Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, aurait été au courant, malgré ses dénégations, des agissements d'une compagnie en vue de remporter un contrat en Irak dans le cadre du programme “Pétrole contre nourriture” en 1998, selon le New York Times citant un mémo écrit par un responsable de cette société qui employait le fils de M. Annan, Kojo. Dans son édition d'hier, le journal affirme disposer d'une copie d'un mémo rédigé le 4 décembre 1998 par le vice-président de cette entreprise basée à Genève, Cotecna Inspection Services (Cotecna), Michael Wilson, qui, toujours d'après le New York Times, était un ami de Kojo Annan et, plus généralement, était lié à la famille du père de ce dernier. Dans ce document, M. Wilson évoquerait une rencontre fin novembre 1998 à l'occasion du 20e sommet de la Francophonie à Paris. “Nous avons eu de brèves discussions avec le secrétaire général et son entourage”, est-il écrit dans le mémo, poursuit le quotidien. “Leur opinion commune est que nous devrions donner suite du mieux que nous le pourrons à la session de Q & A (questions-réponses, ndlr) du 1/12/1998 et que nous pourrions compter sur leur soutien”, est-il indiqué dans le texte. Il s'agit là d'une référence à une réunion que M. Wilson et une délégation de la Cotecna ont eue à New York le 1er décembre 1998 avec de hauts responsables de l'ONU qui devaient sélectionner parmi trois sociétés laquelle se verrait octroyer un contrat d'inspection finalement remporté par la Cotecna, dix jours plus tard, affirme le New York Times. Le mémo ne dit pas que Kojo Annan était présent lors de la rencontre entre son père et M. Wilson. Interrogé par le journal, un consultant travaillant pour la compagnie a toutefois estimé qu'il apparaissait que M. Wilson se référait à Kojo Annan dans ce document. Le mémo a été découvert de façon accidentelle il y a trois semaines au cours de recherches effectuées par la Cotecna elle-même dans ses archives, a encore déclaré le consultant, selon lequel le mémo est bien authentique. L'implication de Kojo Annan dans les activités de cette compagnie basée à Genève qui a obtenu ce contrat d'un montant de 10 millions de dollars par an, et l'éventuel conflit d'intérêts au centre duquel son père pourrait se retrouver dans cette affaire font actuellement l'objet d'enquêtes au sein de l'ONU et de plusieurs commissions parlementaires américaines. Kofi Annan a démenti toute implication dans la sélection de la Cotecna ou avoir discuté du contrat avec son fils. D'une valeur totale de 64 milliards de dollars, il s'est trouvé perverti par le gouvernement irakien et plusieurs milliards de dollars ont été détournés. Le scandale est une grave source d'embarras pour l'ONU depuis qu'il a été révélé en janvier 2004. R. I./ Agences