Ils demandent à son représentant en Algérie d'intervenir auprès des autorités afin d'autoriser la manifestation qui doit les conduire demain jusqu'au siège de son ambassade. Dans une lettre qu'elle a adressée hier au représentant de l'Organisation des Nations unies en Algérie, l'Interwilayas des archs, des communes et des daïras de Kabylie lui demande d'intervenir auprès des autorités afin d'autoriser la marche des délégués qui doit les conduire demain au siège de son ambassade. Intitulée “lettre préventive”, cette missive des archs sert à alerter, à travers l'instance onusienne, l'opinion internationale sur le dispositif d'interdiction que les pouvoirs publics vont à nouveau mettre en place afin d'empêcher leur manifestation. D'ailleurs, les animateurs de l'interwilayas le mentionnent clairement en assimilant leur lettre à “un signal d'alerte”. “Nous pensons qu'avec notre présent appel, lancé en signal d'alerte, les portes de votre instance seront ouvertes et que l'empêchement auquel nous ont habitués les autorités algériennes n'aura pas lieu”, écrivent-ils. Ce n'est pas la première fois en effet que les animateurs du mouvement citoyen de Kabylie auront à faire face à l'interdiction policière. Refoulés de la capitale à diverses reprises, ils n'avaient pas réussi, lors d'une première tentative au printemps dernier, à rallier la représentation de l'ONU où ils devaient remettre une lettre d'interpellation à l'ambassadeur. Faisant coïncider leur nouvelle manifestation avec la date anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, les archs comptent ainsi impliquer l'institution présidée par Kofi Annan dans leur lutte en escomptant son soutien et sa solidarité :“Votre instance est plus que jamais interpellée sur les graves violations des droits de l'Homme que ne cesse de commettre le pouvoir algérien”, souligne l'Interwilayas dans sa missive au représentant de l'ONU. Dans un autre passage, elle l'accule carrément en affirmant qu'il ne pourrait rester indifférent face à la répression qui pourrait s'abattre sur les marcheurs à quelques mètres du siège de sa représentation. Faisant en tout cas valoir le caractère pacifique de cette manifestation, les archs inscrivent leur action dans la sensibilisation de l'opinion internationale sur les événements de Kabylie. “Notre objectif est de dénoncer la répression et la violation des droits de l'Homme dont fait usage le pouvoir algérien à l'endroit de tout le peuple et particulièrement en Kabylie”, stipule leur lettre. Cette dernière fait mention notamment de l'arrestation de délégués et du refus des autorités à satisfaire la plate-forme d'El-Kseur. S. L.