Les nouveaux corps découverts étaient également pieds et poings liés, victimes de tortures. L'un des corps portait des balles. Les équipes de recherche investies, depuis jeudi dernier, dans la lourde tâche d'exhumer les cadavres de quinze personnes, assassinées par le GIA en 1996, ont été surprises, hier, en découvrant un nombre plus important que celui indiqué par le terroriste repenti. Ce dernier avait guidé les pas des forces de sécurité accompagnées de M. Benimam, procureur général adjoint près la cour de Blida dans une zone au chemin sinueux à 34 km de Larbaâ, précisément au lieu-dit Talmout, dans la localité de Aïssaouia. Ce terroriste repenti, actuellement incarcéré dans une prison à Blida, a bel et bien avoué toutes les horreurs commises par lui-même sur une quinzaine de victimes, militaires et civils. Le premier jour des recherches, en l'occurrence jeudi dernier, a permis d'exhumer les ossements de trois corps. Le jour suivant, les équipes en ont retiré six, convaincues qu'il en restait six autres selon les indications du bourreau. Les victimes ont visiblement beaucoup souffert entre les mains de leurs tortionnaires avant de rendre l'âme. Elles ont été retrouvées pieds et poings liés avec du fil de fer, du ruban adhésif sur la bouche et sur les yeux. Toutes ont été égorgées. Les nouveaux corps retrouvés étaient dans le même état. Les victimes, en ces lieux maudits, subissaient visiblement le même sort. Mais elles n'ont pas dû être assassinées en même temps parce qu'elles ne sont pas toutes été enterrées dans une fosse commune mais plutôt à des endroits différents. Les travaux de recherche qui ont repris, hier, ont duré jusqu'à une heure tardive. Ils ont permis d'exhumer sept nouveaux cadavres, dépassant ainsi le nombre indiqué par le terroriste repenti. Trois corps ont été retrouvés dans une même tombe et les autres dans des tombes différentes. Deux d'entre eux portaient des tenues afghanes et l'un d'eux avait été touché par balles. L'un des corps sans membres (sans bras et sans pieds), était également décapité. À se demander d'ailleurs si ce corps n'appartenait pas à la tête retrouvée parmi les trois dépouilles exhumées le premier jour des recherches. Parmi les cadavres découverts, hier, on compte entre autres des militaires comme l'indique leur tenue mais aussi des civils. “Les travaux de recherche risquent de durer plus longtemps que prévu. Il faudra vérifier tout le périmètre, c'est un véritable cimetière”, nous a déclaré, hier, M. Benimam, expliquant qu'il n'était plus désormais exclu de retrouver un nombre de cadavres beaucoup plus important. Le chiffre de quinze, avancé par le terroriste, n'était, en fait, que le nombre de personnes qu'il avait lui-même torturées et exécutées, ou du moins auquel il a participé à leur exécution. Les travaux de recherche se poursuivront aujourd'hui également non sans une certaine vigilance craignant que l'endroit ne soit miné. N. S.