Disparu mystérieusement le 9 janvier dernier, le député FLN en France, Abdelmalek Benbara, a été retrouvé ligoté dans le coffre de sa voiture à Paris, mercredi dernier. Le député, les pieds liés dans le coffre de sa voiture, une Wolkswagen Polo sombre, aurait, selon les premières constatations des enquêteurs, été assassiné. Son cadavre était en état de décomposition avancé. Les résultats de l'autopsie du corps du député du FLN n'étaient pas encore connus hier. Elle seule pourra déterminer avec précision les circonstances et les causes exactes du décès. Mais déjà, l'on prévient dans l'entourage de l'enquête que ces résultats seront difficiles et longs à établir car le corps de la victime “était en état de décomposition avancé”. Cet élément laisse penser que la mort du député remonterait au jour de sa disparition. L'homme politique, âgé de 41 ans et domicilié à Saint Chamoud (Loire centre), n'a plus donné signe de vie depuis le 9 janvier dernier. Ce jour-là, vers 18h45, Benbara a déposé l'un de ses amis, Saïd, à Porte Maillot. Le député explique à son compagnon qu'il se rend au siège de cap Germini France, à Puteaux (Hauts-de-Seine), où il travaille en tant que consultant en informatique. Le dernier appel passé de son portable, vers 19h, le même jour, l'avait localisé à Nanterre. Le lendemain, Saïd, l'ami de Benbara, s'inquiète et prévient alors l'épouse du député. Et le 17 janvier, la juge parisienne Emilie Petel est saisie d'une information judiciaire pour “enlèvement et séquestration”. Mais depuis ce jeudi, le parquet a élargi à des faits d'“assassinat” la saisine de la juge d'instruction en charge de cette enquête. Crime fortuit, règlement de compte politique ou vengeance privée ? Depuis la découverte du cadavre, la brigade criminelle de Paris semble s'intéresser à toutes les hypothèses. La femme de la victime, ses amis ainsi que des officiels du consulat général d'Algérie ont été interrogés. Et c'est ainsi que les enquêteurs ont fini par apprendre qu'Abdelmalek Benbara menait une double vie : deux femmes, deux familles et trois logements. Les pistes de l'enquête ont mené ainsi jusqu'au drame de Nanterre, le 27 mars 2002. Ce jour-là, le forcené Richard Duru ouvre le feu au sein du conseil municipal de Nanterre tuant sous ses balles huit personnes. Parmi elles, il y avait Louiza Benakli, juriste et féministe algérienne, seconde compagne d'Abdelmalek Benbara. De cette liaison, le couple a une fille de 4 ans. Les enquêteurs français qui explorent la piste d'un règlement de compte politique ne perdent pas de vue les éléments personnels dans la vie de la victime. Une victime qui semble avoir “une vie compliquée”. Mais la seule certitude du moment est que le député a été assassiné et que personne dans son entourage ne l'a vu disparaître, lui qui devait préparer la visite du Chef du gouvernement intervenue une semaine plus tard. H. B.