Deux jours plus tard, le 7 novembre, toujours dans le XVIIIe arrondissement, on trouva une quatrième victime. Alice Benaïm fut découverte, deux heures à peine après son assassinat, par son fils André, qui venait, comme tous les jours, déjeuner avec sa mère. La vieille dame de 84 ans avait visiblement été frappée au visage, rouée de coups et torturée. Son ou ses meurtriers avaient fait preuve d'un rare sadisme : ils lui avaient fait avaler de la soude caustique, sans doute pour lui faire avouer où étaient cachées ses économies. La bouche et la gorge brûlées, Alice Benaïm avait été ligotée avec du fil électrique et jetée sur son lit, bâillonnée avec une serviette-éponge. Elle mourut étranglée. Selon son fils, le butin ne dépassait pas les 400 ou 500 francs. Cette fois, un voisin prévient la presse. En quelques heures, photographes et journalistes furent sur les lieux. L'affaire, dévoilée au public, prit une envergure nouvelle. La presse consacra de nombreux articles à cette série noire, qui était loin d'être terminée. Le lendemain, à une vingtaine de mètres à peine de la rue où habitait Alice Benaïm, c'est Marie Choy, 80 ans, qui trouva la mort. C'est l'infirmière qui venait soigner la vieille dame à domicile qui la retrouva morte, étranglée. Le cadavre torturé, jeté sous le lit, était ligoté, avec du fil de fer cette fois, et bâillonné avec une serviette-éponge. L'autopsie montra, entre autres sévices, que Marie Choy avait eu la boîte crânienne défoncée. Les assassins n'avaient pu dérober que 200 ou 300 francs. Le jour suivant, le 9 novembre, toujours dans le XVIIIe arrondissement, c'est Maria Mico-Diaz, 75 ans, qui mourut, pieds et poings liés, étouffée par un torchon. Son cadavre, portant des traces de coups de couteau, fut découvert par la police sur son lit. Le montant du vol n'excédait pas 200 ou 300 francs. C'était le sixième meurtre depuis le 5 octobre. Moins d'une semaine s'écoula et, le 12 novembre, on découvrit deux autres corps au cours d'une même journée : un dans le XVIIIe et l'autre dans le XVIIe, un arrondissement tout proche. Mais ses crimes avaient été perpétrés respectivement six et huit jours auparavant. On trouva d'abord le corps de Jeanne Laurent, 82 ans, elle aussi ligotée avec du fil électrique. L'appartement avait été dévasté, mais seules des liquidités avaient été volées. La vieille dame habitait au dernier étage et son corps fut découvert par un ouvrier couvreur qui travaillait sur le toit de l'immeuble. Quatre heures plus tard, à 800 mètres de distance, le second cadavre de la journée fut découvert. Paule Victor, 77 ans, fut trouvée morte, la tête dans un sac en plastique, sous un oreiller. La police avait été alertée grâce à une jeune voisine qui, en allant aux toilettes communes, avait remarqué une forte odeur de putréfaction. (à suivre...)