Mêmes les brigades de répression et les agents de l'ordre n'arrivent pas à lutter contre ce phénomène qui prend de l'ampleur et empoisonne la ville. Bien que ce soit une situation qui dure depuis des années, des trottoirs sont de plus en plus squattés par des commerçants, dont la majorité active illégalement et le phénomène prend une ampleur alarmante. Faute d'avoir été rappelé à l'ordre, beaucoup de commerçants et vendeurs à la sauvette occupent littéralement les trottoirs. Des marchandises exposées en pleine rue, sur des étals, fabriqués avec les moyens du bord, ou accrochés sur les murs. Le centre-ville de Jijel en est l'exemple vivant. Au marché, les fruits et légumes sont étalés à même le sol, bloquant la circulation aux piétons et même aux véhicules. Toutes les formes de microbes s'amassent sur ces aliments que les gens mettront, le soir, dans leur assiette. Face à ces marchands ambulants, se trouvent les commerçants légaux qui se trouvent confrontés à une concurrence déloyale. Ils ne cessent de demander, à qui de droit, de mettre un terme à ce qu'ils qualifient de “pagaille”. Ils appellent à ce que les citoyens n'encouragent plus ces vendeurs informels en achetant leurs produits. Un fait qui est de plus en plus répandu, car ils payent, le même produit, moins cher que s'ils l'achetaient chez un marchand légal. D'autre part, ils précisent que contrairement aux vendeurs informels, ils payent les droits et taxes imposés à leur activité. La seule solution, selon eux, est de réglementer l'activité de ces derniers et faute de leur octroyer des locaux, qu'ils leur soient réservés des espaces destinés à ce genre de commerce. “Cela éviterait bien des désagréments et les rues et les trottoirs retrouveront leurs piétons”, déclare un des commerçants. Une autre activité et pour le moins inhabituelle est la vente de la viande sans préservation aucune. C'est dans les marchés hebdomadaires de la wilaya de Jijel qu'on retrouve ce genre de vendeurs. Ecouler leurs produits à tout prix les rend de moins en moins soucieux de l'hygiène. Viandes de poulet, d'ovins ou autres sont étalés sur des tables en bois, exposées à la poussière et à la pollution. Certains récalcitrants trouvent le malin plaisir à faire fi des règles sanitaires et n'en ont cure des conséquences sur la santé publique. Cette situation anarchique est devenue intolérable et les brigades de la fraude et de la répression n'arrivent pas à mettre ces “tueurs passifs” hors d'état de nuire. Mourad Bouchama