Les cours resteront élevés durant le dernier trimestre 2004. Le prix du Brent, lundi dernier, était toujours en hausse : à 39,76 dollars. Il frôle le record historique d'octobre 1990 (40,15 dollars). Il avait atteint 40 dollars vendredi. Bonne nouvelle pour l'Algérie. En ce sens, le ministre de l'Energie vient de pronostiquer des prix du brut de plus de 30 dollars au cours du dernier trimestre 2004. Tout simplement parce que les mêmes facteurs poussent à la hausse des prix du brut. La menace terroriste dope actuellement les cours. S'y ajoutent la forte demande. Celle-ci est boostée par la croissance des besoins de la Chine et d'autres pays du Sud-Est asiatique. À ces facteurs se conjugue la spéculation. Tant que les taux d'intérêt restent bas aux Etats-Unis, les fonds d'investissement s'orienteront vers les marchés du brut, alimentant la flambée des cours. Pour l'Algérie, sa référence est le Brent et non le marché américain où le prix du brut vient d'atteindre 43 dollars. Le prix du Saharan Blend, la variété algérienne de pétrole, est calculé sur la base du Brent ajouté à une prime de qualité qui peut varier entre 20 et 60 cents. Ses recettes hydrocarbures s'étant établies à 14 milliards de dollars le premier semestre, il y a de fortes chances que les entrées en 2004 se situent entre 24 et 28 milliards de dollars. Le premier mois de la période a été plus favorable alors que les prix de janvier se situaient juste à 30 dollars. Le second semestre bénéficiera aussi de l'effet prix du premier semestre concernant le gaz qui représente près de 50% des ventes en valeur. L'effet volume jouera à plein. Sonatrach mettra en service, le dernier trimestre, les installations de production des gisements de Rod d'une capacité de 80 000 barils/jour. Les champs de gaz d'In Salah amorceront, à l'automne, la montée en cadence. Et le dernier train de liquéfaction (deux ont redémarré en mai) entrera en production en septembre. C'est l'une des trois unités de liquéfaction rescapée de la catastrophe de Skikda. Tous ces facteurs vont peser sur le résultat de fin d'année. Mais la question pendante reste la bonne utilisation de cette manne record. N. R.