Le premier responsable du secteur reconnaît les difficultés à satisfaire la demande et confirme qu'un million de logements restent inoccupés. Face aux capacités d'accueil très limitées des résidences universitaires, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme (MHU), M. Hamimid, n'a pas exclu l'éventualité de mettre à la disposition de l'université une partie des logements sociaux. Ce qui, par conséquent risque de provoquer des tensions sociales à l'automne prochain compte tenu de l'importance de la demande enregistrée sur ce type de logements. Au cours d'une émission télévisée, M. Hamimid a précisé que toutes les voies et tous les moyens seront employés afin de garantir pour chaque étudiant méritant, une place dans les cités universitaires. Pour cela, il avoue que l'utilisation de logements sociaux sera l'ultime recours. Dans son intervention, il a affiché clairement l'incapacité de son département à satisfaire toutes les demandes de logements sociaux des citoyens. Le déficit enregistré est estimé à 1,1 million de logements. Même les demandeurs de logements dans le cadre de la formule de location-vente qui n'ont pas encore bénéficié des deux programmes de 2001 et 2002 doivent encore patienter. Le manque flagrant d'assiettes de terrain, argue-t-il, constitue l'un des facteurs défavorisant. Ainsi, le cinglant verdict de M. Hamimid est tombé… La crise du logement en Algérie a encore des jours devant elle. En termes plus clairs, faut-il déduire du discours du premier responsable du secteur que la concrétisation du programme de 1 million de logements décidé par le président de la République d'ici à 2009 ne résoudra aucunement la crise car la pression persistera toujours. Les efforts consentis par l'Etat pour endiguer un tant soit peu cette crise n'ont apparemment pas apporté les résultats escomptés. L'enveloppe de 300 milliards de DA consommés par le secteur entre 1999 et 2003 à raison de près de 60 milliards de DA et les 90 milliards de DA d'aides par année sur le Trésor public n'ont pas contribué considérablement à combler le déficit. Le recours au marché de la location semble être l'une des solutions auxquelles songe le MHU pour faire face à cette crise. Actuellement, il a été recensé près de un million de logements fermés dans diverses contrées du pays. Quand bien même le marché locatif est libre, c'est-à-dire que toute personne possédant un logement est libre de laisser fermé son bien immobilier, le gouvernement, affirme M. Hamimid, songe à des moyens qui encourageront ces propriétaires à louer. Cela passe, selon le ministre, par la défiscalisation et autres avantages qui seront consacrés dans le code civil. Néanmoins, les logements de fonction, avertit-il, ne sont pas cessibles. Le désistement de ces appartements par des entreprises au profit de leur employeur est, dénonce-t-il, illégal. “C'est une manière de contourner la loi. La société ne peut exécuter un tel acte car, elle n'en est pas propriétaire”, explique-t-il. Concernant les constructions illicites, l'invité de l'ENTV précise que ne seront détruites que celles édifiées après l'adoption de la nouvelle loi en vigueur. La loi nous permet d'intervenir d'“une manière énergique contre tout dépassement et manquement à la réglementation”, affirme-t-il. Il fonde, toutefois, beaucoup d'espoir sur les 380 000 logements en cours de réalisation pour pouvoir satisfaire le vœu du président à savoir la construction de 1 million de logements pour le restant du quinquennal. Le ministre a, rappelle-t-on, déclaré : “Nous ne comptons pas régler définitivement la crise du logement à travers l'achèvement du programme de 1 million projeté pendant le quinquennal pour lequel beaucoup d'énergie et de moyens sont mobilisés”, avoue-t-il. Après l'année 2009, d'autres programmes prendront le relais. L'idéal c'est de réaliser suffisamment de logements avec la qualité requise et en harmonie. Or, les instruments de l'urbanisme disponibles actuellement ne répondent plus à ces deux préoccupations. Les programmes concrétisés jusque-là, constate-t-on, ont sacrifié l'esthétique, l'architecture et l'agencement pour faire face à une crise dans l'urgence. Certaines statistiques montrent que le foncier national existant est de 238 millions d'hectares dont 80% appartiennent au Sahara et 14% aux Hauts-Plateaux et 1,1% couvert par des massifs forestiers. Il ne reste, de ce fait, que 1,1% de terrains urbanisables ou à urbaniser, “nous ne nous prétendons pas couvrir les besoins de toutes les communes en matière de logements. Car la politique du ministère est assujettie aux capacités et aux ressources du Trésor public”, relèvera le ministre. La solution pour cela, réside, suggère-t-il, dans le LSP. Abordant les charges calculées pour les bénéficiaires de logements location-vente, il soulignera que les copropriétaires sont à même de demander des comptes dans le cadre des assemblées générales. B. K.