Eu égards aux insuffisances de l'outil de réalisation, ce plan est difficilement réalisable. D'aucuns avouent que la concrétisation du programme de 1 million de logements d'ici à 2009, projet cher au président de la République, est difficilement réalisable. Construire 200 000 logements annuellement n'est pas une mince affaire… “Nous ne nous prétendons pas couvrir les besoins de toutes les communes en matière de logements. Car la politique du ministère est assujettie aux capacités et aux ressources du Trésor public”, relèvera le ministre. La solution pour cela, réside, suggère-t-il, dans le LSP. “Nous ne comptons pas régler définitivement la crise du logement à travers l'achèvement du programme de 1 million projeté pendant le quinquennat pour lequel beaucoup d'énergie et de moyens sont mobilisés”, avoue-t-il. Après l'année 2009, d'autres programmes prendront le relais. L'idéal est de réaliser suffisamment de logements avec la qualité requise et en harmonie. Or, les instruments de l'urbanisme disponibles actuellement ne répondent plus à ces deux préoccupations. Les programmes concrétisés, jusque-là, constate-t-on, ont sacrifié l'esthétique, l'architecture et l'agencement pour faire face à une crise dans l'urgence. Certaines statistiques montrent que le foncier national existant est de 238 millions d'hectares dont 80% appartiennent au Sahara, 14% aux Hauts-Plateaux et 1,1% couvert par des massifs forestiers. Il ne reste, de ce fait que 1,1% de terrains urbanisables ou à urbaniser… Les écueils du foncier, de la main-d'œuvre, de la technologie… Ce qui constitue également une autre contrainte pour la mise en œuvre du programme de Bouteflika. Un million de logements, déclare une intervenante, nécessite plus de 40 000 hectares, et l'exploitation des terres agricoles n'est apparemment pas écartée. En dépit de cette difficulté, la tutelle a d'ores et déjà commencé les repérage d'assiettes de terrain. Et là aussi, se pose l'épineux problème du foncier. Dans sa démarche, le ministère de l'Habitat s'appuie sur les plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) et d'occupation du sol (POS) afin d'identifier les terrains à urbaniser. Le MHU projettera les besoins sur la base d'un taux d'occupation par logement (TOL) de 5. Les sites potentiels des villes où une forte demande s'est exprimée, tels que Bouinane, Naciria, pour ne citer que ces exemples, sont déjà repérés. La priorité est accordée, dans ce programme, selon le ministre, M. Hamimid, à l'habitat rural et la location-vente. Ainsi, 30% du programme sera destiné au logement social locatif, 25% à la location-vente, 25% à l'habitat rural. Les 20% restants seront réservés à la promotion immobilière et l'autoconstruction. Invité, hier, par la commission de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement du territoire à l'APN, le ministre a précisé que les entreprises nationales et locales seront favorisées pour ce projet quand bien même leurs propositions seraient 15% plus chères. Cette décision a pour référence, le nouveau code des marchés publics. Commentant la situation du parc actuelle, le premier responsable du département de l'Habitat reconnaît que l'offre est passable en dépit des moyens mis en place. Le parc national est, selon lui, estimé au 31 décembre 2003, à 5,793 millions de logements dont 850 000 ont plus de 50 ans d'âge, c'est-à-dire ont été réalisés avant 1945. Plus de 3,8 millions d'unités ont été édifiées depuis l'indépendance. Le TOL est, pour un nombre d'habitants de 32 millions, évalué à 5,53. L'habitat précaire recensé est estimé à 500 000 unités. Pour un TOL de 5, le déficit est de 600 000 logements. Un déficit de plus de un million de logements Si l'on rajoute l'habitat précaire, le déficit cumulé sera de 1,1 million de logements. Ce sont là les quelques statistiques enregistrées vers la fin de l'année dernière, avancées par le ministre. De 1999 à 2003, il a été livré quelque 107 817 logements sociaux participatifs (LSP) et plus de 33 500 sont en cours de réalisation. La promotion immobilière a été marquée par la concrétisation de 143 216 logement promotionnels durant la dernière décennie. Par ailleurs, sur les 65 000 logements promis par la CNEP/banque suivant la formule de location-vente, le ministre indique que 10 000 pourraient être lancés dans les quelques mois à venir. La prospection à la recherche des assiettes de terrain à travers tout le territoire national, explique-t-il, poursuit son cours. Les intervenants au cours de cette journée parlementaire sur l'habitat en Algérie ayant pour thème “Réalité et perspectives”, ont mis en exergue certaines anomalies liées, entre autres, à l'inadéquation entre l'évolution du parc national et celle de la population depuis 1966 à ce jour. Il est soulevé la problématique de surcharge des logements. B. K.