Les autorités saoudiennes ont porté un nouveau coup dur au réseau terroriste Al-Qaïda en capturant jeudi soir l'un des extrémistes les plus recherchés qui avait tourné en dérision une amnistie royale. L'arrestation de Farès Al-Zahrani, dont le nom figure sur la liste saoudienne des 26 islamistes les plus recherchés, survient un mois et demi après l'élimination du chef d'Al-Qaïda en Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Mouqrin, tué après une vague d'attentats contre des Occidentaux. “Les forces de sécurité ont pu jeudi soir capturer l'un des chefs du conflit et un partisan du Takfir et des attentats... Farès Ben Ahmed Ben Shwail Al-Zahrani”, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur lu à la télévision publique qui a interrompu ses émissions pour l'annonce. “Takfir” signifie accuser les autres musulmans d'être des hérétiques afin de légitimer la violence contre eux. Un responsable du ministère de l'Intérieur a indiqué qu'une autre personne avait été arrêtée avec Zahrani, mais que son identité ne serait pas dévoilée “pour préserver l'intérêt national”. Les forces de sécurité ont pu “empêcher les deux hommes d'utiliser leurs armes et les arrêter vivants, sans que personne ne soit blessé”, a-t-il précisé. Il a accusé Zahrani, 27 ans, de “contester (les enseignements) des oulémas de la nation” et d'inciter les extrémistes “à tuer les membres des forces de sécurité”. Le responsable faisait référence aux interprétations de l'islam de Zahrani qui justifiait l'usage de la violence en se basant sur la religion. Le responsable a également déclaré que les forces de sécurité étaient déterminées à traquer les extrémistes jusqu'au dernier, “à les chasser de leur tanière et à les traduire devant la loi de Dieu”. Il n'a pas précisé où Zahrani avait été arrêté, mais la télévision satellitaire à capitaux saoudiens Al-Arabiya a indiqué qu'il s'était rendu “sans manifester de résistance” dans un parc de la région d'Abha (sud), à 800 km de Riyad, après une chasse à l'homme de plusieurs heures. Zahrani figure sur la liste de 26 islamistes soupçonnés de liens avec le réseau Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden, publiée en décembre 2003 par les autorités saoudiennes. Sa capture ramène à 11 le nombre des islamistes figurant sur cette liste et encore en liberté. Les autres ont été tués dans des affrontements avec les forces de sécurité où ils se sont rendus. Ces activistes sont accusés d'implication dans la vague d'attentats qui a fait depuis mai 2003 quelque 90 morts et des centaines de blessés dans le royaume. Mardi, un Irlandais a été tué par balle dans son bureau à Riyad, ravivant les craintes de nouvelles attaques contre des Occidentaux qui ont marqué une pause depuis l'élimination de Mouqrin, le chef d'Al-Qaïda, dans la péninsule arabique tué par la sécurité le 18 juin à Riyad avec trois de ses complices. Zahrani avait tourné en dérision l'amnistie offerte par le roi Fahd aux extrémistes islamistes qui se repentiraient et qui a expiré le 22 juillet. Six hommes en ont profité pour se rendre aux autorités, et seul l'un d'eux figurait sur la liste des 26. R. I./A.