Les forces du mal ont frappé. Même si on avait un espoir et confiance en notre justice et qu'on pensait qu'il existait encore des hommes dignes de ce pays, dignes des postes qu'ils occupent, capables de dire non à la hogra et à l'humiliation des Algériens, au fond de nous-mêmes, on redoutait ce diabolique coup de fil qui décidera de la sentence. Oui, on attendait ce diabolique coup de fil vers 18h. De quelle espèce êtes-vous Messieurs les dirigeants ? J'imagine que vous vous réjouissez du malheur des autres. M. Benchicou n'a pas détourné de fonds en devises, ni en dinars. Il n'a fait qu'ouvrir les colonnes de son journal aux syndicats, au mouvement citoyen, aux associations et aux citoyens anonymes pour dire leur quête de liberté et de justice. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu deux ans de prison, et non pas pour une affaire de bons de caisse, comme on tente de nous le faire croire. Benchicou est en prison pour ses idées. Vous pensiez humilier M. Benchicou en en faisant un détenu de droit commun, détrompez-vous, sa famille, ses proches, les employés du Matin, et tous ceux qui se battent pour une réelle démocratie n'ont que respect pour cet homme et pour le combat qu'il a mené. Les Algériens, qui sont restés debout face au terrorisme, n'abdiqueront jamais face au régime à la Ben Ali qu'on tente d'instaurer en Algérie. L'Algérie appartient aux Algériens, à ses authentiques enfants. Benchicou est en prison, Le Matin est suspendu, mais nous, on est encore là. Que sont devenus Ali Benhadj et Abassi Madani qui ont ordonné le meurtre de milliers d'Algériens et qui ont entraîné des milliers de jeunes dans le djihad ? Les égorgeurs d'enfants sont libres et les journalistes sont en prison. Les avocats de M. Benchicou ont défié le juge de citer la loi qui stipule que le port de bons de caisse est interdit, mais en vain. Pourquoi ne l'avez-vous pas emprisonné à 5 ans de prison, ainsi, il ne vous dérangera pas jusqu'au prochain mandat. Je vous suggère de supprimer carrément le corps de la police, les juges et les tribunaux puisque c'est vous-mêmes qui faites tout à la fois. Vous êtes policiers, gendarmes, procureurs et juges. Vous jugez et condamnez les citoyens comme bon vous semble à partir de votre bureau sur un simple coup de fil. Je vous suggère de jeter tous les hommes et les femmes courageux et dignes de ce pays, tous ceux qui, dont la tête ne vous revient pas, qui osent vous dénoncer ou parler de vos scandales, jetez-les en prison. Broyez-les dans vos machines, dans vos chantiers de concassage. Sachez que M. Benchicou n'abdiquera pas, il sortira vainqueur et la tête haute de cette épreuve. Cet homme généreux et sensible à toujours ouvert son cœur et son journal aux plus démunis, au petit peuple, aux citoyens pour dénoncer la hogra et l'injustice. Il était toujours à l'écoute et aux côtés des gens malheureux comme il l'a toujours été avec nous, nous ses employés. Benchicou est riche dans son cœur. Benchicou a défendu les cadres injustement incarcérés et c'est grâce, entre autres, au Matin qu'ils ont été libérés. À ce brave homme, je dirai merci. M. Benchicou, vous êtes notre fierté et le symbole de notre avenir. On est vos élèves, vos fils et filles, on vous restera fidèles et on vous soutiendra jusqu'à votre libération quitte à ce qu'ils nous emprisonnent tous. La vérité et la justice finiront par l'emporter. C'est pour cette raison que Benchicou ne se taira jamais, il continuera à se battre. Il continuera à hanter vos nuits. Une chose est sûre, vous ne réussirez jamais à le corrompre. Le combat continue. L'opinion internationale finira par connaître votre vrai visage ? Honte à vous M. le juge. Vous faites honte à l'Algérie. Vous n'avez pas respecté le serment que vous avez prêté devant Dieu pour servir la justice, le droit et le peuple algérien. Que vous a-t-on promis en contrepartie de ce verdict ? S'il arrive malheur à M. Benchicou, vu son état de santé, on vous tiendra pour responsable. Vous ne récolterez que ce que vous aurez semé : la haine, la vengeance et la révolte de ce peuple que vous méprisez tant. Le combat continue, Benchicou est notre fierté. Benchicou est le symbole du combat démocratique. B. L. Salariée du Matin