Hier, des acquéreurs de logements AADL se sont déplacés à l'agence sise à Saïd-Hamdine pour exposer leurs préoccupations. Depuis le mois de mai, date des premières livraisons des logements AADL, les acquéreurs ne cessent de manifester leurs mécontentements quant au non-respect des engagements de cette dernière. En effet, les bénéficiaires ont vite déchanté devant une réalité des plus amères. Les logements remis ne sont pas totalement conformes à ce qui avait été annoncé au début de l'opération. Dès leur installation, les familles se sont retrouvées devant un certain nombre de problèmes liés aux commodités comme l'eau, l'électricité, le gaz, le ramassage des ordures ménagères, pour ne parler que de ceux-là. Et c'est justement ces problèmes qui ont conduit à des contestations qui commencent à se généraliser à travers tous les sites. Au commencement, El-Achour où les familles ont été privées d'eau, durant plusieurs semaines, pour le motif de non-raccordement des conduites aux bâches à eau. Il y a quelques jours, c'était au tour des habitants du site des Bananiers de crier leur colère. Ici, on note l'absence de l'essentiel des commodités, ce qui a amené les locataires à organiser un sit-in au niveau de la cité jeudi dernier. Hier, des représentants de ces derniers se sont déplacés au siège de l'AADL pour exposer leurs doléances. Le DG par intérim étant en congé annuel, ils n'ont pu être reçus que par l'intérimaire, M. Boufatit dont les prérogatives sont limitées. En conséquence, il leur a été signifié que leurs problèmes seront pris en charge. “Nous avons saisi la Sonelgaz pour ce qui est de sa compétence à savoir le raccordement de l'électricité et du gaz en conformité avec les normes requises”, explique-t-il. Mais d'autres défauts attendent toujours d'être réparés comme les malfaçons dans la plomberie, dues à un travail bâclé fait par des jeunes apprentis employés par les sous-traitants. Les locataires ont demandé à ne pas payer les charges des mois de juillet et août, une demande qui ne leur a pas été accordée. M. Boufatit a répondu tout simplement que la question le dépassait. Cependant, ce ne sont pas les seuls problèmes dont se plaignent les souscripteurs. À la même cité des Bananiers, quatre tours ont été carrément non réalisées, alors qu'initialement, ces bâtiments étaient prévus dans le projet. Il s'agit des bâtiments 12,13, 24 et 25 que les souscripteurs réclament en brandissant les affectations. “À chaque fois que nous exigeons une explication, on nous répond que le problème sera réglé. Une fois la coïncidence a voulu que M. MaIche, DG par intérim, soit présent sur les lieux. À ma question, il a répondu que si je n'étais pas satisfait, je n'avais qu'à me faire rembourser”, souligne un bénéficiaire. Pour rappel, ces quatre tours n'ont pu être réalisées par Cosider en raison d'un litige opposant l'AADL à “des indus occupants”. Ces derniers (14 familles) sont là depuis près de quarante ans. Récemment, onze familles ont été recasées alors que trois autres sont toujours sur place à la belle étoile, leurs maisons étant détruites. Ainsi et à la lumière de ce qui précède, force est de constater que la formule de l'espoir est passée à côté des attentes de milliers de familles qui voyaient en l'AADL, la seule issue à leur calvaire. Toutes les commodités annoncées à coup de clairon se sont, du jour au lendemain, évaporées pour ne laisser que le désarroi. Mais où sont donc passées les promesses concernant les espaces verts, les abattoirs, le gardiennage de qualité (actuellement les voyous et les toxicomanes envahissent les sites chaque soir), l'installation TPS, la conciergerie, et... Pourtant, l'administration de l'AADL ne rate aucune occasion pour rappeler à ses acquéreurs “le devoir” d'être à jour pour le paiement de la mensualité. Une dame H. Z. est venue nous rendre visite à notre rédaction munie d'une quittance de 45 993,99DA, une somme qu'elle devra régler chaque mois. Son péché à elle réside dans son âge (62 ans). Cette dame avait beau expliquer que ses enfants sont prêts à prendre des engagements pour continuer d'honorer les mensualités restantes. Mais on ne veut rien savoir. Elle dit tout simplement ne rien comprendre à cette procédure injuste alors qu'on ne l'avait pas informée au moment du dépôt du dossier. Pour l'instant, on lui exige cette somme tous les mois faute de quoi, c'est l'expulsion qui l'attend. En somme, les promesses de l'administration de l'AADL ont fini par laisser place à la désillusion. A. F.