Rencontré samedi au stade olympique d'Athènes, Mohamed Meridja a accepté de nous faire le point de la participation du judo aux JO. Liberté : Monsieur le président, l'Algérie n'a récolté aucune médaille en judo. Comment peut-on expliquer cela ? Mohamed Meridja : Certes, nous avons estimé avant ces jeux que l'on pouvait gagner une ou deux médailles, malheureusement ce ne fut pas le cas. Les raisons sont évidentes. Il s'agit du manque de moyens financiers mis à la disposition de la fédération, qui ne nous ont pas permis de préparer nos judokas conformément aux exigences de haut niveau. Sur quoi vous vous basez pour dire que les moyens sont insuffisants ? Avec onze judokas qualifiés aux jeux Olympiques, nous avons bénéficié du même montant que l'année écoulée pour préparer l'équipe nationale. En établissant une petite comparaison avec d'autres pays qualifiés à ces jeux, on s'aperçoit que l'écart est très important. À titre d'exemple, les judokas français ont bénéficié d'une somme cent fois supérieure à celle qui nous a été octroyée pour préparer leur équipe. Avec tout cet argent la France n'a remporté qu'une médaille en argent. Revenons à l'échec de nos judokas sur le tatami. Quels sont les facteurs qui ont conduit à ces résultats ? En dehors d'une préparation insuffisante, la majeure partie des athlètes a été défavorisée par le tirage au sort. Souakri a successivement affronté la future médaillée d'or et la grande championne cubaine Savon. Idem pour Omar Meridja. À propos de Omar Meridja, il a affronté un Israélien au second tour… Je vois où voulez en venir. Nous savions à l'avance que le tirage au sort avait placé l'Israélien sur le chemin de notre judoka. La commission du Comité olympique algérien s'est réunie et a décidé d'autoriser Omar Meridja à affronter son adversaire du deuxième tour. Ainsi, nous lui avons évité une sanction de deux ans ou plus, qui aurait brisé sa carrière. Sachez que l'Iranien, qui a refusé de rencontrer l'Israélien en prétextant un excès de poids à la pesée, a été suspendu pour une durée de deux années, nonobstant des sanctions supplémentaires telle la radiation définitive. Revenons à la préparation des athlètes pour les prochaines échéances, notamment les jeux Olympiques de 2008. Que préconisez-vous ? Ce qu'il y a à faire est très clair. Les pouvoirs publics doivent dégager les moyens financiers nécessaires, pas uniquement pour le judo, mais pour toutes les disciplines olympiques. Et dès la fin des Jeux panarabes, on doit retrousser les manches et nous mettre au travail. Les jeux Olympiques se préparent quatre ans à l'avance et non pas au cours de l'année précédant l'événement. K. A.