Liberté : Un premier avis sur la qualité de la participation du judo algérien à ces jeux Olympiques ? Mohamed Meridja : Nous ne pouvons être que satisfaits des prestations de nos judokas qui ont réussi à hisser le judo national à l'échelle internationale. Par le passé, nous rations à chaque fois les dernières marches du podium. Mais, cette fois-ci a été la bonne. C'est le travail et la stabilité de la Fédération algérienne de judo qui ont fini par payer. Vous attendiez-vous à remporter deux médailles ? On ne peut jamais être sûr à cent pour cent de remporter des médailles, car il y a beaucoup d'aléas qui entrent en jeu. Ceci étant, nous étions confiants en les capacités de nos judokas, qui ont bénéficié d'une bonne préparation pour ce rendez-vous olympique. Si la médaille de Soraya Haddad était attendue, celle d'Amar Benyekhlef l'était moins, n'est-ce pas ? Nous ne voyons pas les choses de la même manière. Certes, les résultats de Soraya Haddad sur le plan international plaidaient en sa faveur et faisaient d'elle une médaille potentielle, mais Amar Benyekhlef représentait à nos yeux une valeur sûre. On ne voulait pas faire de pronostics qui pouvaient être faussés par des paramètres que nous ne maîtrisons pas, telles les blessures par exemple. La médaille de Benyekhlef ne constitue guère une surprise pour son entraîneur, Ahmed Moussa, le directeur technique national, Nacer Ouarab, ou moi-même. Il a juste confirmé la confiance que nous avons en lui. Les moyens mis à votre disposition étaient-ils suffisants ? Comparativement aux années précédentes, nous n'avons pas à nous plaindre. Mais, il y a lieu de signaler que les moyens qui ont été mis à notre disposition ne représentent que 5% de ceux utilisés par les nations huppées du judo mondial, dont quelques-unes n'ont pas réussi à figurer au palmarès de ces jeux, alors que l'Algérie a récolté deux médailles. C'est dire la gestion rationnelle de ces moyens avec les résultats que vous connaissez. Revenons à la stabilité de la fédération. Vous savez que le décret limitant le nombre de mandats ne vous permettra pas de poursuivre votre travail. Qu'allez-vous faire ? Je vais vous surprendre. Moi aussi je suis fatigué et j'ai envie de me reposer. Mais, si ces obstacles sont levés et si on me sollicite à nouveau, je ne pourrai jamais tourné le dos à mon pays et à cette discipline à laquelle j'ai donné toute ma vie. Maintenant que j'ai intégré les instances internationales du judo et j'ai mes entrées, je pourrai être plus utile au judo. Soyez sûr que même si je ne reste pas à la fédération, j'apporterai toujours ma contribution, d'une manière ou d'une autre, pour que le judo national continue à progresser. Un souhait ? Oui, c'est de voir la Fédération algérienne de judo conserver sa stabilité, ainsi que les techniciens en place, très compétents, qui ont réalisé un travail formidable, comme le démontrent ces médailles.