Avec ces deux locomotives de l'athlétisme national, l'Algérie abat ses dernières cartes dans ces jeux Olympiques. Djabir Saïd-Guerni et Ali Saïdi-Sief constituent les chances de médailles auxquelles s'accrochent désespérément les Algériens. Leurs débuts ce soir nous fixeront sur l'état de leur forme et surtout les possibilités de voir l'Algérie figurer au tableau des médailles. Au train où vont les choses, il serait irréaliste de faire la fine bouche. En effet, la boxe et le judo qui représentaient des éventualités de médailles, selon les pronostics avancés par les fédérations concernées, ont achevé leurs compétitions sans rien récolter. C'est dire que la charge risque d'être trop lourde pour les épaules de Djabir Saïd-Guerni et Saïdi-Sief Ali. C'est le dernier nommé qui foulera le premier la piste du stade olympique d'Athènes à partir de 17 h 55, dans le cadre du premier tour du 5 000 m. Ce tour est en fait la demi-finale de cette distance. Il appartiendra à Saïdi-Sief de justifier son choix d'avoir opté pour cette épreuve où la concurrence s'annonce extrêmement rude avec le trio éthiopien. Ce groupe est composé du recordman et champion du monde Kenenisa Békélé, Sihine Sileshi, respectivement médaillés d'or et d'argent sur 10 000 m vendredi. À ce duo s'ajoutera le mythique Hailé Gebresélassié, qui n'a pas encore dit son dernier mot dans ces joutes. Outre les Ethiopiens, Saïdi-Sief trouvera sur son chemin les inévitables Kényans, qui n'ont certainement pas fait le déplacement en terre hellénique pour faire du tourisme. Du pain sur la planche pour le recordman d'Algérie en 12'50''86, dont le choix est loin de faire l'unanimité tant ses résultats sur le 1500 m cette saison sont loin d'être négligeables. Depuis son arrivée au village olympique, il s'attelle à peaufiner sa préparation. Très confiant, il ne se hasarde guère à émettre un quelconque pronostic. Il laisse seulement glisser des : “Je me sens bien” ; “j'espère réussir un bon truc”. Quant à Djabir Saïd-Guerni, il se prépare le plus normalement du monde depuis son arrivée à Athènes le 11 août dernier, sous la direction de son entraîneur et père, Zine El-Abidine Saïd-Guerni. Donnant l'impression de savoir ce qu'il veut, le champion du monde en titre du 800 m, qui ne bénéficiera plus de l'effet de surprise, sait pertinemment qu'il est désormais attendu par tous. Cela ne semble point l'inquiéter outre mesure du moment que lui aussi connaît sur le bout des doigts ses adversaires. Il admet volontiers que sa tâche est loin d'être du gâteau, mais préfère réserver sa réponse pour la piste. Ainsi, ayant pris connaissance de certaines déclarations euphoriques que lui a attribuées un quotidien algérien, il s'est empressé de faire un démenti par l'entremise de son attaché de presse. Loin d'être du genre fanfaron, Djabir respecte tous ses adversaires et compte donner le meilleur de lui-même ce soir à partir de 19 h, heure algérienne. K. A.