À Athènes en qualité d'invité d'honneur du Comité olympique algérien, mais ayant toujours un œil sur ses athlètes du marathon, le plus expérimenté des entraîneurs algériens a accepté de nous faire un point de situation. Liberté : Après cinq jours de compétitions d'athlétisme, quel est votre point de vue sur nos athlètes jusque-là ? Mohamed Gouasmi : Les athlètes qui ont concouru n'étaient pas prêts pour l'échéance. La plupart d'entre eux sont venus avec des minimas B ; donc ils ne pouvaient aller loin dans la compétition. Dans les autres pays, le minima A exigé par l'IAAF est révisé à la hausse, d'où le niveau élevé des autres athlètes, tous de niveau mondial. En réalité, les minima B sont exigés pour les pays qui n'ont pas les moyens adéquats de préparation. Nous avons quand même eu deux finalistes jusqu'à maintenant, n'est-ce pas ? C'est là toute la différence. Les athlètes, qui ont atteint la finale ont tous réalisé des minimas A, comme l'ont démontré Kamel Boulahfane et Baya Rahouli. Quant aux autres, leur parcours s'est achevé au premier ou au second tour, à l'exception des blessés. Ils confirment ainsi qu'ils n'ont pas atteint le haut niveau. Aujourd'hui, Saïdi-Sief Ali et Djabir Saïd-Guerni entrent en lice. Sont-ils en mesure de réaliser des résultats à la hauteur des espoirs placés en eux ? Pour ce qui est de Saïd-Guerni, il a toujours été dans une forme ascendante. Vu sa combativité et sa rigueur dans la gestion des courses, je pense qu'il est en mesure de monter sur le podium sauf imprévu, comme ce fut le cas pour Boukensa. Quant à Saïdi-Sief, cette saison il a eu des hauts et des bas. Mais vu son niveau sur le plan des performances, il estcapable de faire un bon résultat. Toutefois, la présence des Ethiopiens et des Kenyans l'obligera à courir sur la base de moins de 13' pour espérer s'intercaler parmi les cinq premiers. Beaucoup d'athlètes se sont plaints du manque de moyens et d' infrastructures pour préparer un rendez-vous aussi important. Qu'en pensez-vous ? C'est vrai, nombre d'athlètes n'ont pas eu la préparation qu'exige une compétition du niveau des jeux olympiques. On ressentira encore l'insuffisance de cette préparation lors des prochains Jeux panarabes, parce que la majeure partie des pays arabes a préparé ses athlètes pour Athènes avant d'arriver à Alger, à l'exemple des Qataris, des Marocains, des Saoudiens etc… Il est temps de mettre les moyens pour relever le niveau. K. A.