Les experts militaires de la trentaine de pays ayant des troupes en Irak se réunissent à huis clos, jeudi et vendredi, à Varsovie (Pologne) pour discuter de leur présence dans ce pays. Alors que la France se trouve plongée dans le bourbier irakien, deux de ses ressortissants, des journalistes, étant menacés par leurs ravisseurs — un nouveau groupuscule islamiste — si le gouvernement français n'abolit pas la loi sur l'interdiction du foulard dans les écoles, les experts militaires de la trentaine de pays ayant des troupes en Irak se réunissent à huis clos, jeudi et vendredi, à Varsovie (Pologne) pour discuter de leur présence dans ce pays. Officiellement, c'est une simple conférence technique mais l'entrée par effraction de la France dans la question, après le retrait par quelques pays de leurs forces armées de Bagdad, dans le sillage de la position de l'Espagne socialiste doit conférer à cette réunion un cachet très particulier. Les représentants du Pentagone et des commandants militaires de pays qui ont des forces en Irak ne vont certainement pas se contenter d'un sommaire ordre du jour. Les discussions porteront, selon des observateurs, sur les moyens à mettre en œuvre en fonction de l'évolution de la situation en Irak, sur le niveau d'équipement et le déploiement des troupes sur place. Les participants doivent se pencher sur la question de savoir comment faire face à de nouveaux retraits de troupes de tel ou tel membre de la coalition. D'autres pays ont fait part de leur souci de sortir le plus rapidement du bourbier irakien, et certains ont répondu par la négative aux sollicitations américaines pour compenser la défection de l'Espagne ou de l'Indonésie même si pour cette dernière sa présence était plus symbolique qu'autre chose. La Pologne, qui a toujours été le siège de ces réunions, a promis de respecter ses engagements jusqu'à la fin de l'année. Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, qui souhaite, au moins, réduire le contingent de Polonais en Irak, devait auparavant convaincre son Parlement sur la présence militaire polonaise en Irak, en insistant sur le fait que cette présence prendra fin dès que seront atteintes les capacités de combat des forces militaires irakiennes en cours de formation. Les soldats polonais sont stationnés à Nadjaf où ils ont été la cible d'attaques jusqu'au départ de la ville sainte des milices du jeune chef chiite radical Moqtada Sadr. Au total, 14 Polonais ont été tués en Irak depuis le début de l'intervention armée dans ce pays, dix militaires et quatre civils. Alliée de Washington depuis le début de la crise irakienne, la Pologne commande en Irak une force multinationale de 6 500 hommes, dont 2 500 soldats polonais et 1 600 Ukrainiens, ainsi que des militaires bulgares, roumains, baltes et asiatiques. La situation en Irak est également nouvelle avec un gouvernement intérimaire mais reconnu par l'ensemble de la communauté internationale, un Parlement provisoire désigné par une conférence nationale représentant tout le puzzle irakien et une armée en constitution. La conférence de Varsovie examinera donc le rôle de la coalition en fonction de ces nouvelles donnes. Pour les autorités provisoires de Bagdad, comme pour les Etats-Unis, la question du retrait des forces de la coalition n'est ni à l'ordre du jour ni une perspective de travail à court terme. Au contraire, Bagdad souhaite voir augmenter sensiblement la présence militaire étrangère en Irak. À propos des journalistes français détenus en otages par un groupuscule islamiste, le premier ministre irakien a renvoyé la balle au gouvernement français qu'il invite à rejoindre la coalition en place en Irak. D. B.