Dans une interview à paraître à l'occasion du nouvel an juif, le Premier ministre israélien Sharon affirme qu'il attend le moment propice pour mettre à exécution ses menaces contre Arafat. Le dirigeant palestinien Yasser Arafat sera expulsé des territoires palestiniens. C'est le Premier ministre israélien qui le redit et, cette fois, avec arrogance. Sharon a même avoué qu'il ferait la peau au leader palestinien, comme il l'a fait pour le numéro un de Hamas, le vieux cheikh Yacine, et son successeur, Rantissi, liquidés froidement en mars et avril derniers à Gaza. L'Autorité palestinienne a condamné ces déclarations, estimant que Sharon prépare le terrain à porter physiquement atteinte à son président. “Arafat sera expulsé des territoires”, a martelé Sharon dans une interview à paraître à l'occasion du nouvel an juif, soulignant qu'il le fera au moment qui lui sera propice. Sharon avait menacé à plusieurs reprises de bannir, voire de s'en prendre à la vie de Arafat, ce qui avait provoqué l'indignation des Palestiniens et une vague de protestations internationales. S'il réédite, c'est que, quelque part, il estime être assuré d'impunités. A-t-il l'assurance de ne pas être inquiété sur la scène internationale ? Israël bénéficie, comme il ne l'a jamais été, du parapluie des états-Unis où les deux candidats aux présidentielles, Bush et son rival démocrate Kerry, se dépensent pour capter l'électorat juif. Sharon dit ne voir aucune différence entre Arafat et Hamas qu'il assimile à des terroristes pour justifier son prochain meurtre. “Nous agirons avec Arafat de la manière dont nous avons agi contre d'autres assassins”, a-t-il claironné. Par contre, son fils Omri, responsable au niveau du Likoud, le parti de Sharon, s'est en revanche prononcé contre l'expulsion du leader palestinien, estimant que cette mesure n'est ni logique ni dans l'intérêt d'Israël. Omri rêve de remplacer son père et pour ce faire, il doit faire preuve de réalisme. Sharon junior a même rencontré Arafat assiégé dans son QG de Ramallah en Cisjordanie par l'armée israélienne, qui lui interdit toute liberté de mouvement depuis décembre 2001. D. B.