Défi Après avoir assassiné cheikh Yassine, Sharon veut récidiver en éliminant le chef de l?Autorité palestinienne, faisant fi des critiques de la communauté internationale. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a lancé de nouvelles menaces contre le dirigeant palestinien Yasser Arafat qu'il a accusé d'être responsable «de l'assassinat de juifs depuis des dizaines d'années» dans une interview diffusée lundi par la radio publique. «On sait que Yasser Arafat est responsable du meurtre de juifs depuis des décennies», a affirmé M. Sharon. «Tous ceux qui tuent des juifs ou poussent à tuer des juifs ou des citoyens israéliens méritent la mort», a-t-il encore dit. M. Sharon a, par ailleurs, rejeté les critiques émises par les Etats-Unis après les menaces à l'encontre de Yasser Arafat qu'il avait déjà lancées vendredi dans des interviews à la presse écrite. «Tout pays qui se respecte, faisant face à des assassins, doit se défendre comme le font les Etats-Unis», a souligné M. Sharon. A la radio militaire, M. Sharon, qui a donné une série d'interviews à l'occasion de la Pâque juive célébrée à partir de ce soir, a proclamé qu'Israël «est un pays indépendant». «Nous n'avons besoin de l?autorisation de qui que ce soit pour nous défendre», a-t-il affirmé. Le 11 septembre 2003, le cabinet de sécurité israélien avait pris la décision «de principe» de se débarrasser de M. Arafat à la suite de deux attentats-suicide qui ont coûté la vie à 15 Israéliens. Le cabinet avait toutefois entretenu le flou sur la manière dont cette décision pourrait être concrètement appliquée. Vendredi, M. Sharon avait déjà laissé planer la menace d'une liquidation du chef de l'Autorité palestinienne. A plusieurs reprises, M. Sharon a pourtant indiqué dans le passé qu'il s'était engagé auprès du président américain George W. Bush à ne pas attenter à la vie du leader palestinien. Selon de nombreux commentateurs israéliens, les propos de M. Sharon sont en partie à usage interne, pour satisfaire la base et les «durs» du Likoud, avant un référendum qu'il a annoncé parmi les 200 000 membres de son parti qui doivent se prononcer sur son plan de séparation d'avec les Palestiniens prévoyant notamment un retrait militaire de la bande de Gaza et le déménagement des colonies israéliennes installées dans cette région. Yasser Arafat a, pour sa part, réagi samedi en affirmant que les menaces de M. Sharon le laissent «indifférent». «Ce qui m'importe, ce sont notre peuple, nos enfants, nos femmes, nos étudiants et nos lieux saints musulmans et chrétiens», a-t-il dit.