La question des libertés constitue l'enjeu principal du régime en place reconduit après la consultation électorale du 08 avril 2004. Les tenants du pouvoir, en instrumentalisant les appareils de l'Etat, celui notamment de la justice, ont franchi un nouveau pas dans la répression. Les condamnations iniques du directeur du journal le Matin, Mohamed Benchicou, de Hafanoui Ghoul et des jeunes manifestants du mouvement citoyen au niveau des Aurès et du Sud confirment, si besoin est, la remise en cause des libertés acquises chèrement. Cette machination, orchestrée dans les hautes sphères du pouvoir, constitue la preuve irréfutable de l'impossibilité du régime en place, en porte-à-faux, à dépasser ses propres contradictions et son vœu de vouloir étouffer toutes les forces libres contestant l'ordre établi. Face à cette dérive dangereuse, les membres du collectif du Matin, fidèles à la ligne imprimée par Mohamed Benchicou à son journal, a décidé d'organiser une rencontre informelle avec les familles des détenus et leurs proches. Cette initiative a débouché sur la nécessité de créer un cadre pour exiger la libération des détenus politiques, arrêtés arbitrairement, dans le cadre de la défense des libertés. Le comité provisoire pour la libération de Benchicou qui a tenu trois rencontres en présence des journalistes, des familles des détenus (de Benchicou, de Hafnaoui, de T'kout, de Khenchela et du mouvement du Sud), des délégués du mouvement citoyen, des représentants de partis politiques, de personnalités et de citoyens anonymes, se fixe comme objectif la libération des détenus et la lutte pour la préservation des libertés. Le comité provisoire pour la libération de Benchicou, lance un appel à toutes les bonnes volontés (personnalités, hommes politiques, artistes et hommes de culture, journalistes, représentants de la société civile, les représentantes des femmes, des partis politiques, des comités et syndicats autonomes, des universitaires, des lycées, les associations et citoyens anonymes) soucieuses du sort de ces détenus et du devenir des libertés dans notre pays à venir prendre part à l'assemblée constitutive pour la création du comité. N. B. : la date et le lieu de l'assemblée générale constitutive vous seront communiqués dans les plus brefs délais par voie de presse. Alger, le 14 septembre 2004