Une équipe conjointe devra mener des investigations sur les réseaux de financement du terrorisme d'Al-Qaïda notamment. Les ministres des Affaires étrangères espagnol et français, Miguel Angel Moratinos et Michel Barnier, ont présidé, jeudi dernier, à Barcelone, une réunion ministérielle destinée à préparer le sommet franco-espagnol prévu pour le 7 décembre à Saragosse (nord de Madrid). Cette rencontre, à laquelle ont participé les titulaires des portefeuilles de la Défense, de la Justice, des Travaux publics et les secrétaires d'Etat aux Affaires européennes, a débouché sur des décisions importantes. Les Français et les Espagnols ont décidé de créer une équipe conjointe pour lutter contre la menace islamiste. Une police commune qui “travaillera sur le terrorisme de l'organisation séparatiste basque armée ETA, mais aussi sur le terrorisme islamiste surtout en matière de son financement. Le ministre espagnol a souligné que cette équipe bilatérale composée de policiers et de magistrats peut être ouverte à tous les pays de l'Union européenne qui le souhaiteraient”. Il est à noter que les autorités espagnoles ont accepté de donner les mêmes pouvoirs aux agents français qui agiront en Espagne que ceux accordés aux policiers espagnols en France. Le principe de la formation d'équipes antiterroristes franco-espagnoles aurait été élaboré au sommet de Carcassonne (sud de la France) en novembre 2003. Le projet a été confié à un groupe de travail qui s'est réuni le 10 septembre à Madrid. Il faut dire que le facteur ayant précipité l'élaboration de ce projet sont les évènements tragiques du 11 mars qui ont endeuillé l'Espagne en faisant plus de 191 morts. Rappelons que les attentats de Madrid sont intervenus trois jours avant les législatives. Une échéance électorale dont les résultats avaient porté au pouvoir José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier, avant même d'être installé officiellement en tant que président du gouvernement espagnol, donnait déjà le ton à sa future ligne politique en critiquant ouvertement “l'interventionnisme militaire” des Etats-Unis. Le nouveau gouvernement avait proposé une “nouvelle réflexion stratégique”. M. Moratinos, qui était à ce moment pressenti pour le poste de ministre des Affaires étrangères, avait déjà abordé la nécessité “de s'unir dans la lutte antiterroriste”. Un projet qui a vite fait de prendre forme avec la signature d'un premier accord le 10 août dernier pour la création d'une équipe conjointe afin de contrecarrer l'ETA. La décision prise, jeudi dernier, s'inscrit dans la continuité de ce processus de mise en œuvre du plan contre le terrorisme. N. S.