Il a été question de l'installation d'une commission mixte qui se penchera sur les mesures et moyens de gestion de ces établissements. La rencontre, qui a réuni, jeudi dernier, les directeurs des écoles privées et M. Benbouzid, ministre de l'Education nationale au siège de son département, a porté essentiellement sur les nouvelles mesures juridiques relatives à l'ouverture des écoles privées, définies par le décret exécutif promulgué le 24 mars dernier. Les établissements privés ont une année pour se conformer aux dispositions de la nouvelle loi qui les régie. Un délai jugé insuffisant par les directeurs des écoles qui n'ont pas manqué, en présence du ministre et de ses principaux collaborateurs, de soulever d'autres problèmes qui pourraient, de leur avis, freiner leur essor. Avant de leur céder la parole, Benbouzid a donné le ton en affichant une véritable intransigeance concernant la langue de l'enseignement qui ne peut être selon lui que la langue officielle du pays. “Toutes les matières doivent être dispensées en langue arabe. Libre à vous si vous agrémentez cela avec d'autres options. Mais, il vous faut d'abord vous conformer à la loi et adopter le même programme que celui appliqué dans l'école publique”, dira Benbouzid expliquant qu'il ne serait tolérable de se retrouver avec deux Algériens qui ne sauraient se comprendre dans leur propre pays. “Ni le gouvernement, ni moi-même sommes contre l'école privée qui intervient en complémentarité, mais il n'est pas question de se retrouver avec une Algérie à deux vitesses”, a-t-il souligné, coupant cours à toute objection. Autrement dit, les écoles privées ne pourront plus enseigner les matières scientifiques en français, ou du moins cela doit se faire en dehors des heures requises dans l'école publique. Le volume horaire de la langue arabe doit être identique à celui dispensé dans l'école publique, en l'occurrence 13 heures. Les élèves, issus des établissements privés, pourront toutefois prétendre à des examens étrangers sans que l'établissement en question encourt des sanctions comme assuré par le ministre qui a rappelé, à l'occasion, la création d'un lycée international algérien destiné spécialement pour les étrangers. Les enfants, issus de parents émigrés qui voudraient revenir au pays, notamment pour y investir, pourraient éventuellement rejoindre cet établissement. Sur le plan pédagogique, le ministre a proposé une aide précieuse en assurant sa disponibilité de céder une partie des 47 millions de manuels scolaires disponibles au même prix pratiqué pour toutes les écoles algériennes. Il a sommé, par ailleurs, ses collaborateurs à faciliter la procédure des inscriptions aux examens nationaux. Pour ce qui de la formation, le ministre a déclaré sa disponibilité à fournir des formations à la carte pour les établissements qui doivent prendre en charge la formation de leur personnel. Etant dans le privé, ce dernier ne pourra évidemment, en aucun cas, prétendre faire partie de la Fonction publique comme souhaité par les directeurs présents à cette rencontre qui devrait déboucher sur l'installation d'une commission mixte. Celle-ci aura à se pencher sur les mesures et moyens de gestion de ces écoles ainsi que sur des questions de transfert des élèves, d'examen et de remise des diplômes. Concernant le cahier des charges, les directeurs des écoles privées affichent déjà un réel mécontentement quant à l'assimilation des enseignements à une visée lucrative, soumise donc à un registre du commerce. “Nous ne sommes pas des commerçants, nous avons un rôle éducatif. Il serait plus judicieux de parler d'agréments”, s'indignent-ils. Le ministère, quant à lui, ne l'entend pas de cette oreille et estime que c'est là une activité à but lucratif qui génère des recettes et doit être soumise au code du commerce. N. S.