Les Pharaons d'Egypte ont compromis leurs chances de disputer le Mondial 2006 de football en s'inclinant en Libye (1-2), vendredi à Tripoli, lors d'un match de qualification du groupe 3 de la zone Afrique. Au lendemain de cette ultime rencontre des matches aller, la presse égyptienne était très pessimiste sur la suite de l'aventure. "Adieu" (au Mondial), titrait même le quotidien Al Akhbar samedi matin, tandis que son concurrent El Masri avouait ses “regrets éternels”. Les Libyens, qui avaient promis de faire mordre la poussière à leurs voisins de l'Est, ont réussi leur pari autour du quartette Tarek Tayeb, Tarhouni, Nader Kara et Ahmed Osman. Avant les matches retour, les Pharaons pointent en troisième position — à égalité de points avec le Cameroun (1 match en moins) — de leur groupe de six, à trois longueurs de la Libye et à deux points de la Côte d'Ivoire (1 match en moins également). Seul le premier de chaque groupe est qualifié pour le Mondial allemand. En tant que pays organisateur, en revanche, l'Egypte est qualifié d'office pour la CAN 2006 dont les éliminatoires sont communes au Mondial. Pendant toute la première mi-temps, les Pharaons ont été sevrés de ballon par les Libyens qui ont pris l'avantage à la 30e minute grâce à un but d'excellente facture de Nader Kara. Bien servi par Tarek Tayeb, Kara a pris le temps d'amortir de la poitrine avant de lober le gardien égyptien venu à sa rencontre. Les Pharaons ont égalisé à la 51e par Amr Zaki avant de voir leurs espoirs anéantis par Ahmed Osman (84'). Ce mauvais départ dans les éliminatoires — qui s'ajoute au “zéro vote” recueilli pour l'organisation du Mondial 2010 obtenu finalement par l'Afrique du sud — risque de relancer la polémique déjà violente sur les structures du football égyptien, à mi-chemin entre le professionnalisme et l'amateurisme. L'entraîneur italien Marco Tardelli, nommé en mars pour qualifier l'Egypte au Mondial 2006, va être sur le grill dans les prochains jours. Depuis plusieurs semaines, il faisait déjà l'objet de critiques acerbes sur ses choix tactiques, ses méthodes d'entraînement et l'utilisation de ses fonctions à la tête des Pharaons pour faire la publicité d'un produit cosmétique.