L'Amérique ne parle que de la protubérance rectangulaire dans le dos du président, remarquée lors de la confrontation télévisée entre les deux candidats à la Maison-Blanche le 30 septembre dernier en Floride. En dépit des démentis des responsables de la campagne électorale de George W. Bush, la bosse très apparente dans son dos, comme l'ont bien montrée les zooms des caméras et autres agrandissements des appareils photo, a soulevé une véritable polémique aux Etats-Unis. De grands journaux américains se sont saisis de l'affaire à l'instar des très illustres New York Times et Washington Post. Les deux quotidiens ont spéculé sur la “bosse” du président qui a soulevé moult interrogations, notamment sur les sites internet. À l'origine, c'est une photo du président prise lors du premier débat entre les deux postulants à la présidence, montrant clairement une bosse dans son dos, qui a déclenché cette folle rumeur. Les “web logs”, journaux en ligne tenus par des individus durant cette campagne électorale, en ont fait leurs choux gras. Les photos agrandies montrant bien la bosse ont même fait la une de quelques éditions. Certains n'ont pas hésité à désigner la personne qui était à l'autre bout de l'appareil soufflant les réponses à Bush, à savoir son proche conseiller Karl Rove. La question qui s'est posée avec acuité, c'est de savoir si Bush s'est réellement fait aider par un discret procédé électronique, qui aurait permis à un de ses collaborateurs de lui souffler à distance certaines réponses. Le démenti officiel rendu public par Scott Stanzel, le porte-parole de la campagne du président candidat, affirmant : “On passe trop de temps à s'occuper des théories de complot qui circulent sur internet. C'est ridicule.” “C'est un drôle de pli du costume”, a-t-il ajouté. “Il n'y avait rien sous son costume”, enchaînait la directrice de la communication de la campagne, Nicolle Devenish, dans l'espoir de mettre un terme à ce sujet devenu gênant pour George Bush, qui a vu son avance dans les sondages s'évaporer depuis ses deux face-à-face avec son adversaire. Même le tailleur du président, George de Paris, a dû fournir des explications. Selon ce dernier, la coupe du costume serrait un peu au niveau des épaules le locataire du bureau ovale, provocant ce “faux pli”. Ces réactions n'ont pas réussi à étouffer la rumeur. Des démonstrations avec photos et vidéo à l'appui sur les procédés possibles et imaginables pour réaliser une telle triche sont montrées pour donner plus de consistance au sujet. Cela étant George W. Bush s'était mal défendu lors du débat du 30 septembre, permettant à John Kerry de rattraper son retard dans les sondages. Le procédé a dû mal fonctionner, affirment des observateurs, perturbant le président qui se limitait parfois à débiter les mêmes réponses sans trop de conviction. Affaire à suivre. K. A.