Acculé à la Knesset où il ne possède plus de majorité, le patron du Likoud n'a plus d'autre choix que de s'entendre avec les travaillistes ou de tenir des élections législatives anticipées, deux années avant la fin de la législature. C'est à une véritable course contre la montre que va se livrer Ariel Sharon pour tenter d'assurer sa présence à la tête de son cabinet jusqu'à la fin de son mandat. Il doit impérativement renverser la vapeur au Parlement israélien avant le 25 octobre prochain, date de la soumission au vote de son plan de séparation de la bande de Gaza. Avec seulement 49 députés plus ou moins acquis à sa cause, sur les 120 que compte la Knesset, le Chef du gouvernement israélien est bien parti pour encaisser un autre camouflet après celui de lundi soir. Pour rappel, son discours de politique générale portant sur son plan de désengagement de la bande de Gaza a été rejeté par les parlementaires par 53 voix contre 44. Même au sein de son gouvernement, le projet est passé difficilement le 6 juin dernier. Ce sont des signes qui ne trompent pas sur ce qui attend Sharon lors du vote dans moins de deux semaines. Tout indique qu'il lui sera fatal parce que le rejet du plan de séparation de la bande de Gaza serait synonyme de porte de sortie du gouvernement. Il sera, en effet, contraint d'organiser des élections législatives anticipées cette année, alors que le prochain scrutin n'était prévu qu'en fin 2006, date à laquelle arrivera à terme le mandat de la législature actuelle. Acculé de partout, car n'ayant aucune autre issue de sortie après avoir refusé de recourir à un référendum, comme l'ont souhaité les colons, Sharon abat ses ultimes cartes. Devant cette situation défavorable, il est obligé de composer avec son ennemi d'hier, Shimon Pérès, chef de file du parti travailliste. Il faut dire que les 21 élus de la formation politique de Pérès lui seront d'une grande utilité lors de la présentation de son projet au Parlement pour peu qu'il parvienne à les rallier à sa cause. Une mission fort délicate quand on sait que le vieux routier de la politique qu'est Pérès voudra certainement le maximum de concessions de son éternel rival avant de lui accorder ses faveurs. Des contacts sont engagés entre les deux parties, mais rien n'est acquis tant les positions des uns et des autres sont loin d'être proches sur un certain nombre de questions, notamment celles relatives à la coalition. En cas de blocage, Sharon serait disposé à proposer aux travaillistes de dissoudre la Knesset et de tenir des élections anticipées à condition qu'ils le soutiennent dans un cabinet de transition assez fort que nul ne pourra quitter avant le déroulement du scrutin. Cette hypothèse lui laissera le temps de faire passer son projet. Les travaillistes semblent constituer l'unique planche de salut pour le Premier ministre israélien devant les difficultés qu'il éprouve à maintenir sa coalition, minée de toutes parts, en place. Il y a lieu de noter que 46% des Israéliens pensent qu'Ariel Sharon devrait tenir des élections anticipées, contre 38% plutôt favorables à un élargissement de la coalition. Dans ce cas, 60% souhaitent l'entrée des travaillistes au gouvernement. Une écolière palestinienne succombe à ses blessures Une écolière palestinienne de onze ans a succombé, hier, à ses blessures, infligées la veille par l'armée d'occupation israélienne dans une école de la bande de Gaza, a-t-on indiqué de source médicale. Ghadir Mkhemar, qui était assise dans sa salle de classe dans une école gérée par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dans le camp de réfugiés de Khan Younès, avait été atteinte d'une balle à la poitrine quand des soldats israéliens ont ouvert le feu aux mitraillettes en direction de l'établissement scolaire. Un porte-parole de l'Unrwa, Paul McCann, avait confirmé que la fillette était “assise sur son banc dans la salle de classe” quand elle a été touchée. Le 7 septembre, une autre fillette palestinienne âgée de 10 ans, Raghda Al-Assar, avait été atteinte d'une balle à la tête tirée par des soldats israéliens, alors qu'elle se trouvait dans sa classe dans une école de l'Unrwa à Khan Younès. Elle est décédée le 22 septembre. Le 5 octobre une autre écolière, Imane Al-Hams, 13 ans, a été tuée alors qu'elle se rendait à l'école à Rafah dans le sud de la bande de Gaza après qu'un officier israélien a vidé son chargeur sur elle. K. A.