Le challenge Bidendum 2004 a regroupé 2 000 participants, près de 500 journalistes et plus d'une centaine d'entreprises, d'instituts et d'universités. C'est à Shanghaï, la mégapole économique de la Chine, que Michelin, le numéro 1 mondial du pneumatique, a organisé la sixième édition du challenge Bibendum ; en clair, un espace où “se rencontrent les volontés aussi bien au sein des fournisseurs d'énergie qu'au niveau des constructeurs automobiles à l'échelle de la planète pour enrichir et clarifier le débat autour de la mobilité durable, en vue de promouvoir une mobilité adaptée aux enjeux énergétiques, environnementaux du monde”. Le challenge Bidendum 2004 a regroupé 2000 participants, près de 500 journalistes et plus d'une centaine d'entreprises, d'instituts, d'universités. 57 exposants, près de 80 véhicules étaient en compétition, particuliérement des principaux constructeurs, General Motors, Peugeot, Renault, Toyota, Ford, Volkswagen, Daimler-Chrysler, Hyundai. L'enjeu de la mobilité durable : un défi du troisième millénaire Au cœur de la manifestation, un symposium faisait le point sur les grandes voies de la mobilité routière durable. On entend par “meilleure mobilité durable une mobilité (déplacements par véhicules : voitures, camions, bus, motocyclettes ) plus propre, plus respectueuse de l'environnement, des ressources naturelles et des hommes accessible au plus grand nombre et compatibles avec les objectifs de développement économique des sociétés”. C'est à l'université de Tongji de Shanghaï que s'est tenu, le 14 octobre, le symposium intitulé “Challenge Bidendum dialogue sur la mobilité routière durable”. La rencontre organisée en six ateliers a cerné les progrès dans le domaine, mais également situé les contraintes au développement de nouvelles technologies dans les véhicules. Avec comme intervenants des chercheurs, des responsables de constructeurs automobiles et de compagnies pétrolières telles que Shell, Total et Petrobas, le troisième atelier centré sur les systèmes avancés de transport et de sécurité routière a abordé des questions brûlantes qui se posent à l'échelle de la planète et qui préoccupent au plus haut point des pays émergents et préémergents telle que l'Algérie. Nouveaux systèmes de sécurité : les accidents réduits à 40% En Europe, les accidents causent 40 000 morts et 1,4 million de blessés. Un accident sur 4 est dû à un dérapage. Une étude réalisée par Toyota montre que les accidents étaient réduits à 40% avec l'intégration dans les véhicules des systèmes d'assistance à la conduite : ABS, ESP, TCS, BA. L'ESP développée par le leader des équipements automobiles Bosch, l'une des démonstrations phares de l'exposition, évite les dérapages même dans des conditions de conduite difficiles (rencontre d'obstacles, intempéries… ). Ce qui pose la question de l'accessibilité des pays en développement à ces technologies. Les constructeurs ont tendance dans ces pays à commercialiser des modèles dépourvus quasiment de ces systèmes. La question est posée par le modérateur, le Docteur Michael Walsh, consultant international. Une problématique à peine affleurée au cours de la rencontre. Le maître mot de la manifestation est ainsi de conduire de façon propre et en toute sécurité. Comment ? En intégrant ces nouveaux systèmes et de nouveaux modèles de véhicules plus respectueux de l'environnement. Tendance vers les véhicules propres Les véhicules propres représentent 1% du marché de l'automobile. Mais cette tendance à la recherche de véhicules économes en énergie et moins polluants va s'accentuer au cours des prochaines années avant de s'imposer à l'horizon 2020-2030 sous la poussée des réglementations européennes et américaines plus exigeantes en matière de carburants utilisés et d'émission de CO2. Telle semble être l'esquisse de l'avenir de l'automobile et des essences, suggérée par le Challenge Bidendum 2004, du moins par le symposium. Les voitures électriques sont actuellement commercialisées à petite échelle. Il en est de même des véhicules hybrides où sont présents moteur à essence et moteur électrique. Ces modèles propres tels que la Prius de Toyota et l'Escape de Ford ont pour avantages des économies de carburants et de réduire de façon significative les émissions de CO2. En clair, il s'agit en gros de diminuer le gaz carbonique rejeté dans l'atmosphère, responsable des gaz à effet de serre considérés à l'origine des changements climatiques. Les contraintes à la commercialisation à large échelle de ces véhicules se résument en deux points : des problèmes technologiques et de coût. Le premier touche à l'autonomie de ces véhicules. Le second renvoie au coût de la batterie rendant, entre autres, le véhicule plus cher. Quant à la voiture à hydrogène, elle est au stade du développement. “Ce n'est pas pour aujourd'hui, c'est pour dans 15-25 ans”, lance un responsable de la recherche. Elle a pour avantage d'être plus propre : zéro émission. Mais se posent des problèmes technologiques : le problème, notamment de stockage, mais aussi de marché. La pile à combustible coûte cher. La Chine : 3 000 kilomètres d'autoroutes en un an C'est sur le circuit de Formule 1 de Shanghaï, considéré comme le meilleur au monde, que se sont tenues le 13 octobre la démonstration de ces nouveaux modèles et une compétition entre ces véhicules, dont les résultats ont donné pour lauréats les voitures des principaux constructeurs sus-mentionnés pour leur efficience en termes de consommation d'énergie et leur apport écologique. Ce n'est par pur hasard que la Chine a été choisie pour abriter le Challenge Bidendum. C'est un pays qui connaît un développement très accéléré. Au regard d'une performance, 3 000 kilomètres d'autoroutes réalisées en seulement une année. Son marché sera l'un des plus importants au monde. Les ventes annuelles de véhicules pourraient atteindre 7,4 millions de véhicules en 2010. Les pouvoirs publics chinois sont préoccupés par la maîtrise environnementale de ce développement, d'où une politique et des réglementations orientées vers la consommation de carburants plus propres. Si l'immensité de ce marché suscite un vif intérêt des constructeurs et des autres acteurs de l'industrie automobile, reste à savoir si la consommation locale sera au rendez-vous de la croissance de l'offre en augmentation exponentielle de véhicules dans ce pays. Ils ont dit M. Xavier Drago, directeur développement durable d'Air Liquide “C'est une réussite : 2000 participants avec une très bonne organisation, 150 voitures exposées. En ce qui nous concerne, environ 20 voitures ont été alimentées en hydrogène. C'est Air Liquide qui leur a fourni de l'Hydrogène à travers une station prototype de fourniture d'hydrogène alimentée par des camions d'Air Liquide China. Le remplissage de voitures à hydrogène s'est effectué sans aucun souci. On a démontré qu'on peut alimenter de façon industrielle et sans difficultés la clientèle. Nous sommes prêts à alimenter en hydrogène ces véhicules. Nous faisons déjà 400 millions d'euros de chiffre d'affaires sur les ventes d'hydrogène ( Air Liquide est premier producteur de gaz industriels dans le monde). Nous vendons 3 milliards de mètres cubes d'hydrogène et disposons de1200 kilomètres de canalisations pour la distribution de l'hydrogène. Ce carburant est beaucoup plus chère que l'essence normale. Mais le problème des véhicules à hydrogène, ce n'est pas le carburant. Mais la pile à combustible qui coûte trop cher pour pouvoir développer les véhicules à hydrogène. La filière la plus économique actuellement pour produire l'hydrogène est le cracking méthane à partir du gaz naturel. Pour le challenge Bidendum, c'est une grande fête organisée par Michelin qui nous est très proche, autour des de questions environnementales qui préoccupent la planète. On est très impressionné par l'intérêt qu'accorde la Chine aux questions d'environnement.”N. R. Grégory Corbière, responsable communication à Citroën “Citroën est très préoccupé par l'environnement. On a présenté deux nouveaux modèles adaptés à la réalité d'aujourd'hui et aussi spécifiques à la Chine dont les objectifs son t de limiter la consommation de carburants et les émissions de CO2 : le biodiesel sur le modèle Picasso et le gaz naturel de ville sur le modèle Elysée. On répond le plus rapidement à la demande. C'est très positif. La manifestation nous a permis de mettre en valeur nos produits et ce que nous faisons en matière d'environnement pour répondre à des problématiques énergétiques. Le challenge Bidendum fait le point sur la recherche sur ces questions. C'est une très grande occasion qui suscite des émulations pour des recherches vers les mêmes directions ou vers des projets différents.” Les innovations michelin Pneu Airless : il se projette dans le futur 10-15 ans. Il a pour avantages une plus grande adhérence, une durée de vie allongée et une plus grande résistance au roulement. Ce qui entraîne des économies dans la consommation d'essence. l X One : pour poids lourds. Particularité : la monte jumelée . En clair, au lieu de six roues dans un poids lourd classique, il faut seulement quatre roues avec X One, ce qui réduit le coût d'exploitation. Le X One a une plus grande résistance au roulement et, partant, une moindre consommation d'essence. l Pax System : un pneumatique utilisé en conduite normale qui a pour particularité de pouvoir rouler en cas de crevaison pendant 200 kilomètres à une vitesse de 80 kilomètres à l'heure, soit la possibilité de rallier aisément le point de réparation. l Pneu X One antisplash : sur poids lourd classique, il permet en cas d'intempéries d'éjecter l'eau de pluie vers le bas du véhicule opposé sur la voie, contrairement au classique qui rejette vers le haut, ce qui peut brouiller la vision du conducteur et donc provoquer un accident.