C'est à l'occasion de la Journée internationale des Nations unies, célébrée hier, que le résident permanent de la Banque mondiale en Algérie, M. Mostefaï, est revenu sur le rapport élaboré par son institution à propos de l'ampleur de la corruption dans notre pays estimée, lors d'une récente déclaration, à 75%. Intervenant, hier, au forum hebdomadaire d'El Moudjahid auquel tous les responsables des agences onusiennes accréditées à Alger étaient conviés, le représentant de la BM a tenu à préciser que l'évaluation du climat des affaires en Algérie s'est appuyé sur plusieurs facteurs, entre autres l'accès au financement, l'accès au foncier, la bureaucratie et la stabilité du cadre économique et politique. Selon lui, “la corruption ne vient qu'en cinquième position des problèmes que rencontrent les entreprises qui, pour accéder aux services de base, l'eau, l'électricité et autres, ont été amenés à accorder des faveurs et à agir de façon pas strictement commerciale”. Conclusion faite : “L'entreprise algérienne n'évolue pas dans un environnement normal, la corruption est un véritable cancer.” M. Mostefaï qui répondra par la suite à une question sur la réforme du système bancaire soutiendra qu'“il ne sera pas possible d'arriver à une croissance économique s'il n'y a pas de réformes dans le secteur”. Le résident de la Banque mondiale en Algérie révélera, par ailleurs, que “la BM et le Fonds monétaire international ont fait l'analyse du secteur financier algérien si celui-ci pouvait faire face aux chocs et fluctuations internationaux”. Le résultat ? On ne le connaîtra jamais. “Le rapport ne peut être rendu public”, indiquera l'intervenant qui ne pipera mot sur les raisons de l'ultra-confidentialité imprimée au document. Ceci dit, M. Mostefaï abordera tout de même l'aspect technique des recommandations des institutions de Breton Woods. Après avoir fait un bref constat sur le fonctionnement de nos banques, en comparant le temps que prend une opération de transfert de fonds dans les pays développés (quelques minutes) et chez nous, quelques jours sinon des semaines et des mois, le résident permanent de la BM en Algérie soulignera que l'institution financière internationale travaille avec le ministère des Finances et le gouvernement algérien pour introduire le système de payement de gros pour rendre le transfert quasi instantané entre les grandes agences et aussi le système de payement de détail. Mais ce ne sont là que quelques recommandations de la BM et du FMI. Le représentant de la Banque mondiale ne pouvait en dire plus sur la démarche de ces institutions en Algérie. Le forum d'El Moudjahid a été consacré à la célébration de la Journée internationale des Nations unies. Le coordonnateur du système de l'ONU en Algérie qui promet d'informer à temps la presse sur le programme et l'activité des agences, entre autres l'Unicef, le Pnud, la FAO, soulignera que le risque (sécuritaire) Algérie est ramené par l'organisation internationale de 3 à 2. Une évaluation positive selon lui, étant donné que des rencontres de niveau international se tiennent à Alger. S. R.