Le plan de règlement du conflit du Sahara occidental, élaboré par l'ex-envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, James Baker, “n'admet pas de seconde lecture et n'est pas modifiable”, a affirmé le ministre des affaires étrangères, M. Abdelaziz Belkhadem, dans un entretien au quotidien espagnol El Pais, publié hier. “Toute manœuvre pour s'éloigner du plan ou pour le sortir du cadre de l'ONU est vouée à l'échec”, a souligné M. Belkhadem, ajoutant que la démission de Baker, en juin dernier, est due au fait que “le Conseil de sécurité n'a pas assumé jusqu'au bout ses responsabilités et que le Maroc a tourné le dos, une fois de plus, à la légalité internationale”. “Baker s'en est allé, mais son plan demeure en vigueur”, a-t-il ajouté. M. Belkhadem a réitéré ensuite que l'Algérie n'a aucune ambition territoriale sur le Sahara occidental et défend le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, tel que stipulé dans la Charte des Nations unies. “Pourquoi ne laisse-t-on pas les sahraouis s'exprimer sans entrave sur leur devenir ? Pourquoi ne peuvent-ils pas faire la même chose que les habitants du Timor oriental, de Brunei, du Surinam ou de Belise ?” s'est-il interrogé. Le ministre des Affaires étrangères a noté que, depuis cet été, “le Maroc s'est lancé dans une escalade verbale contre l'Algérie injustifiée, parce que notre position n'a pas changé”. “L'Afrique du Sud reconnaît la République sahraouie et la presse marocaine insulte l'Algérie. C'est incroyable”, a-t-il fait observer. Interrogé sur la suppression du visa d'entrée au Maroc pour les algériens, M. Belkhadem a souligné que cette mesure a été décidée “unilatéralement”, de la même manière que celle par laquelle avait été imposé le visa par Rabat en 1994. “Nous avons créé avec les marocains deux commissions chargées de la circulation des personnes qui constituent le cadre adéquat” pour régler cette question, a-t-il dit. À une question sur la position espagnole sur le conflit du Sahara occidental, M. Belkhadem a relevé qu'elle est “confuse” et “nourrit les illusions du Maroc” qui croit ainsi qu'il est “possible de trouver une solution en marge du chemin tracé par le Conseil de sécurité des Nations unies”. “Je l'ai déjà dit et je le répéterai à Madrid lors de ma visite mardi prochain”, a déclaré M. Belkhadem.