La région de Draâ El-Mizan, située à quelque quarante kilomètres au sud-ouest de Tizi Ouzou, a renoué, en ce onzième jour du Ramadhan, avec le terrorisme et replonge dans la peur. Cinq personnes, dont trois militaires, ont été assassinées dans l'après-midi d'avant-hier. En effet, personne ne s'attendait à cet acte ignoble, œuvre de la katibate El-Farouk, activant sur l'axe Bouira-Draâ El-Mizan. Vers 16 heures trente, de nombreux villageois, descendus du village de Bezazoua, situé à quelque trois kilomètres au nord de Tizi Ghenif, regagnaient leur domicile après avoir fait leurs emplettes. Il ne s'attendaient à rien. Arrivés au niveau de la localité précitée, ils furent interceptés dans un faux barrage dressé par au moins trente hommes armés, venus à bord de trois véhicules. Alors, une fouille systématique s'est engagée. Selon des personnes prises dans ce guet-apens, une dizaine de terroristes commençaient à interroger les automobilistes et leurs clients. “Ils avaient sur eux une liste”, nous a appris un citoyen qui a échappé de justesse au carnage. Alors qu'un autre groupe faisait déjà son incursion dans un hameau voisin. C'est à ce niveau que la première victime est enregistrée, Asmani Mohamed, officier de police à Tizi Ouzou, a été tué à bout portant devant la porte de sa maison. Les terroristes, avant de quitter le lieu, prirent son arme et son portable. Son frère fit appel à son voisin pour l'évacuer à l'hôpital Krim-Belkacem de Tizi Ouzou. Ils tombèrent sur le faux barrage. Les assaillants ont assassiné sur les lieux le chauffeur, en l'occurrence Lounis Ahmed, maçon de son état. Quant au frère de l'inspecteur assassiné, il eut la vie sauve en dégringolant une pente. Il s'en tira avec quelques blessures. Un autre citoyen s'est échappé en empruntant la même voie. L'horreur ne s'est pas limitée à ce stade, car un soldat de la Marine nationale, Hamdani Djaâfar, sera abattu froidement avec plusieurs balles dans la tête suivies d'un décapitement devant son pauvre père qui l'accompagnait à bord de son véhicule. Au moment de l'appel à la prière, les sbires de Hassan Hattab laissent les trois corps gisant dans des mares de sang pendant que le troisième groupe qui occupait une autre place avait à son actif deux militaires décapités. Tard dans la soirée, les sirènes retentirent. Plusieurs ambulances ont pris la route de Tizi Ghenif pour transporter les corps à l'hôpital Krim-Belkacem sous une haute surveillance. Le ratissage a été lancé avec l'appui de deux hélicoptères. Enfin, il faudra rappeler que cet acte est survenu 48h après l'élimination d'un terroriste à Tazrout non loin de Bezazoua, et deux autres à Aomar, commune limitrophe de Draâ El-Mizan. F. I.