Le Premier ministre palestinien, Ahmad Qoreï, a demandé à la France de lui faire parvenir un rapport médical sur les causes du décès du président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, a annoncé, hier, son bureau. “Nous demandons officiellement que la direction palestinienne soit informée du (contenu du) rapport médical sur la mort du président (Arafat) et les raisons de son décès”, a indiqué le bureau du Premier ministre, dans un communiqué. Cette demande intervient à la suite de rumeurs persistantes dans l'opinion publique palestinienne et dans le monde arabe sur un éventuel empoisonnement par Israël du leader palestinien, décédé, jeudi dernier, dans un hôpital de la région parisienne. Pourtant, les autorités françaises ont opposé des démentis alors que des responsables palestiniens ont multiplié les déclarations contradictoires, parfois démentant, parfois estimant que c'était une hypothèse plausible. La thèse de l'empoisonnement a été confortée par la demande du médecin personnel d'Arafat, Achraf al-Kurdi, d'ouvrir une enquête officielle sur les causes de sa mort et même une autopsie, bien que celle-ci soit interdite par l'islam. En fin de compte, aucune autopsie n'a été pratiquée. Le ministre français de la Santé, Philippe Douste-Blazy, a déclaré dimanche que “rien ne porte à penser qu'il y a eu un empoisonnement” d'Arafat. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Hervé Ladsous, a rappelé, pour sa part, hier, que le secret médical sur la maladie et la mort d'Arafat “continue de s'imposer”, la famille étant la seule à être informée des causes d'un décès, selon la loi française.