Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, souhaite mettre en place “une Sonatrach de l'eau en Algérie”, et c'est à cela que s'attelle son secteur dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009. Pour ce faire, il est prévu la création d'un “holding de l'eau” qui sera constitué de structures chargées de la gestion des ressources en eau, a expliqué le ministre, hier, lors d'un point de presse en marge de la réunion qui a regroupé les directeurs de l'hydraulique des 48 wilayas, au siège du ministère. Ces structures sont l'Agence nationale des barrages (ANB), l'Algérienne des Eaux (ADE), l'Agence nationale d'irrigation et de drainage (Agid) et l'Office national d'assainissement (ONA) qui sont appelées à connaître “une filialisation progressive” dont le but est de leur conférer “plus d'autonomie”. “Ce n'est pas facile, mais il nous faudra bien une Sonatrach de l'eau en Algérie”, a encore insisté M. Sellal. La restructuration devant aboutir à la mise en place de ce “holding de l'eau” a d'ores et déjà commencé “dans le silence”, selon le ministre. Ainsi, l'ANB a été transformée, dans cette optique, en entreprise publique à caractère industriel et commercial (Epic), et un projet de création de “filiales spécialisées” est à l'étude. L'Agence nationale d'irrigation et de drainage (Agid) a été, pour sa part, transformée en Office national d'irrigation et de drainage (Onid), d'ores et déjà doté de directions régionales, lesquelles sont appelées à évoluer en filiales. Le ministre des Ressources en eau a fait état des principaux axes du programme de son secteur pour la période 2005-2009. Ce programme consiste, notamment en la réalisation de onze stations de dessalement dont l'implantation est prévue dans différentes régions du pays, le gros du programme étant destiné à l'Oranie où le manque d'eau potable, la faible pluviométrie aidant, se fait cruellement sentir ces dernières années. M. Sellal a, en outre, instruit les directeurs de l'hydraulique au niveau des wilayas à faire preuve d'une vigilance accrue durant la période estivale, afin de collaborer efficacement à la prévention des maladies à transmission hydrique. À cet égard, le ministre s'est voulu clair et ferme : les services concernés sont appelés à couper l'alimentation en eau potable dès la première alerte, notamment lorsqu'un réseau de distribution d'eau potable est infecté par des eaux usées, afin d'épargner des vies humaines et d'éviter à l'Etat les coûts d'une telle catastrophe sanitaire. La prise en charge des conséquences d'une telle catastrophe revient, selon le ministre des Ressources en eau, à 12 000 dinars par individu atteint. Farouk Lekhmici