La cagnotte, jusqu'à maintenant provisoire, sera consacrée à plusieurs tâches. Le département des ressources hydriques sera renforcé financièrement par la création prochaine d'un fonds de soutien à l'eau, une nouvelle avancée par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, en déplacement à Tlemcen. La cagnotte, jusqu'à maintenant provisoire, sera consacrée à plusieurs tâches, entre autres, assurer le transfert de toutes les agences Epédemia vers l'Algérienne des Eaux (ADE). Il est question plus exactement de 26 établissements de wilaya Epédemia qui couvrent une population de 7 millions d'habitants, répartis sur 258 communes. L'Epédemia qui gère l'eau potable au niveau local est appelée à disparaître après 19 ans de service. Désormais, c'est l'Algérienne des Eaux qui est appelée à assumer les fonctions de l'Epédemia, une structure qui fonctionne au ralenti du fait des dettes colossales qui se sont accumulées au fil des années, explique le ministre des Ressources en eau. Pour cette raison, mais d'autres aussi, Epédemia n'arrive plus à assumer ses responsabilités. Cet établissement public ne couvre, en fait, que 40% des communes du pays. La disparition d'Epédemia, une opération qui va s'étaler sur une période de trois (03) ans, s'inscrit dans le cadre de la réforme engagée. Pour revenir à la création du fonds de soutien à l'eau, 50% de son budget consistera en le recouvrement de la dette des mauvais payeurs. C'est-à-dire, Abdelmalek Sellal expliquera, en termes plus clairs, que 50 % du fonds sera alimenté par une part exigée des grands consommateurs. Désormais, les pétroliers devront payer le mètre cube d'eau à 80 DA, tandis que les grands consommateurs, à l'instar des fabricants de jus et les propriétaires des hammams, doivent payer 25 DA le mètre cube. L'entreprise pétrolière Sonatrach doit au ministère des Ressources en eau une enveloppe de l'ordre de 9 milliards de dinars, annonce Abdelmalek Sellal. Le ministre a fait savoir dans le sillage que ladite cagnotte est d'ores et déjà préparée par Sonatrach, en attendant la mise en brande du fonds, lequel fera l'objet, a-t-il expliqué, de deux décrets qui seront soumis mercredi à l'examen et l'approbation du gouvernement. Pour rappel, le ministre des Ressources en eau a laissé entendre récemment, lors d'une conférence organisée à l'Institut national du commerce, que 60% des Algériens ne paient pas l'eau. Ce qui veut dire que la récupération des dettes par l'Algérienne des eaux, à coup sûr, nécessitera une révision à la hausse du budget alloué au fonds de soutien à l'eau. L'ADE, quant à elle, devra, éventuellement, verser à l'Anbt (Agence nationale des barrages et des transferts) 1 DA le mètre cube de l'eau au moins. Est-il possible qu'à la suite de cette inversion de la tendance que le prix de l'eau soit revu à la hausse ? A cette question, Sellal dira que son département n'envisage aucune augmentation pour l'heure. Mais, a-t-il précisé, si le prix de l'électricité va augmenter, et l'étude sur la possibilité de payer l'eau par l'ADE se confirme, le prix du mètre cube sera donc revu à la hausse. Quoi qu'il en soit, l'affaire de l'augmentation du prix de l'eau demeure toujours une hypothèse qui devra tenir compte des autres calculs. Ce qui veut dire, selon Abdelmalek Sellal, que pour le moment aucune décision n'est prise, dans ce sens. Concernant la mobilisation de ressources en eau des deux wilayas de Saïda et de Tlemcen, le ministre a annoncé que l'exploitation des eaux souterraines de Chott El Gharbi, plus de 40 millions de m3 , devra renforcer le système déjà mis en place pour la région ouest du pays. Il s'inscrit d'ailleurs dans le cadre du programme spécial destiné au développement des Hauts Plateaux et constitue de même l'un des trois grands futurs projets du département des ressources en eau. Précisons que le programme des Hauts Plateaux représente 3% du budget total de l'Etat, tandis que le plan du Grand Sud représente 1%.