“Nous voterons pour la loi de finances 2005 telle qu'entérinée par l'APN, car nous voulons éviter au pays une brouille inutile”, a déclaré Chihab Seddik, président du groupe parlementaire RND, au Conseil de la nation, hier, en marge du débat sur le projet du gouvernement. “Les députés n'ont pas touché aux tendances lourdes de la loi. L'interdiction d'importation des boissons alcoolisées n'aura pas un impact très important sur le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC”, a-t-il ajouté. De l'avis du RND, une crise institutionnelle induirait, inévitablement, des répercussions encore plus négatives sur les négociations en cours entre l'Algérie et ses partenaires de l'Organisation mondiale du commerce que l'interdiction d'importation des vins et des liqueurs pendant une année. Il est clair que la position des élus RND, majoritaires au Conseil de la nation, et celle des sénateurs du tiers présidentiel (qui ne souhaitent pas non plus entraver l'adoption du projet du gouvernement) répondent à des considérations purement politiques. Il semblerait que la présidence de la République voudrait épargner, pour l'heure, à l'APN un désaveu qui se solderait fatalement par sa dissolution. Pourtant, sénateurs et membres du gouvernement n'ont pas manqué de relever l'incapacité des députés à maîtriser les projets de loi qui leur sont soumis. Le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, et son collègue du département du Commerce, Noureddine Boukrouh, ont clairement expliqué les conséquences des amendements, jugés “populistes”, introduits par les parlementaires et plus particulièrement la reconduction de l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées contenue dans l'article 46 de la loi de finances. “Je continue à dire ce que je pensais il y a une année : cette disposition est contraire aux engagements internationaux de l'Algérie (accord d'association avec l'Union européenne signé en décembre 2001 et les conditions d'adhésion à l'OMC, ndlr)”, a déclaré le grand argentier du pays le jour de l'adoption de son projet par l'APN. Il a exprimé plus nettement son désappointement sur un vote qu'il a interprété comme “une insuffisance que nous avons dans la conscience des défis futurs de notre pays, c'est-à-dire les enjeux de notre adhésion à l'OMC et la nécessité de préparer l'avenir des futures générations”. S. H.