Le plus grand village de la commune ouvre la voie à une "révolution environnementale". Les rues et les ruelles sont bitumées ou dallées par des mains de spécialistes. Les villageois ont décidé de s'organiser sans attendre l'aide de quiconque, à commencer par les autorités. Grâce à une gestion atypique de la protection de son environnement, de la lutte contre les pollutions de tous genres, de la gestion rationnelle des déchets dans le tri, la promotion du recyclage, de la sensibilisation quotidienne des ménages, des hommes, des femmes, des écoliers, le village Iguersafène (commune d'Idjeur, daïra de Bouzguène) a réussi, de main de maître, son pari, celui d'arracher la première place dans le concours Rabah-Aïssat 2014, du village le plus propre organisé par l'APW de Tizi Ouzou. Pas moins de 62 villages ont concouru à ce prix. Seuls 4 villages ont été retenus et classés par ordre de mérite. Le jury a élu le village Iguersafène en tête dr classement, talonné par Tizi Oumalou (commune d'Abi Youcef) en deuxième position, le village de Souamaâ, chef- lieu de commune, arrive à la troisième place, alors que la quatrième place est revenue au village Aït Ouabane (commune de Yatafène). Vendredi dernier, une grande fiesta a été organisée par le village Iguersafène pour fêter ce premier prix qui a rapporté, en termes d'argent, une cagnotte de 10 millions de dinars (un milliard de centimes). Un nombreux public, venu des quatre coins de la Kabylie, a rallié ce village exemplaire qui, las d'attendre un miracle qui viendrait remédier à la situation insoutenable d'insalubrité, a relevé le défi en prenant le taureau par les cornes pour s'attaquer à la calamité de ce XXIe siècle. Iguersafène, chef-lieu de la commune d'Idjeur, est en réalité une sorte "d'Etat dans un Etat". Ce qu'il vient d'atteindre n'est ni plus ni moins qu'un produit de la volonté humaine. Situé à la lisière de la forêt de l'Akfadou et carrément à l'angle du reste des villages des Ath Yedjar, Iguersafène ouvre larges ses bras pour les visiteurs. Le plus grand village de la commune ouvre la voie à une "révolution environnementale". Les rues et les ruelles sont bitumées ou dallées par des mains de spécialistes. Tout est si bien arrangé et clean qu'on a envie de s'allonger sur le sol. Les eaux pluviales n'ont aucune chance de s'arrêter, si bien canalisées dans des caniveaux réalisés par des professionnels. Des places publiques verdoyantes à souhait, des fontaines décorées qui semblent vous inviter, un moment, à vous désaltérer sans avoir soif. Les villageois ont décidé de s'organiser sans attendre l'aide de quiconque, à commencer par les autorités. Leur seule devise, le "compter sur soi". Ils ont, de tout temps, refusé l'assistanat et cela leur réussit admirablement. Pour fêter ce premier prix, une grande fiesta à été préparée avec de nombreuses activités culturelles et artistiques. Une organisation remarquable est perceptible. Beaucoup d'invités dont de nombreux P/APC, tous confrontés aux problèmes des ordures qu'ils n'arrivent pas à juguler, sont au rendez-vous. Le public féminin semblait plus consistant dans sa présence. Après Zoubga, c'est Iguersafène qui reprend le flambeau. A qui le tour, l'année prochaine, pour accaparer ce grand prix du village le plus propre de la Kabylie ?