Si demain les assureurs proposent des vraies solutions pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE) et arrivent à les attirer pour s'assurer, le marché algérien des assurances, en l'espace de trois à quatre ans, pourrait devenir plus grand que le marché marocain et multiplier le taux de pénétration par trois. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, lors d'un déjeuner de presse, Adelane Mecellem, CEO d'Axa Algérie. Aujourd'hui, le taux de pénétration des assurances en Algérie est très faible, comparé à celui du Maroc, de la Tunisie ou de la France. Il est estimé à moins de 1%. C'est une mauvaise et une bonne nouvelle. C'est une mauvaise nouvelle, parce que l'Algérie est loin des standards internationaux. C'est une bonne nouvelle, parce que la marge de progression est importante. M. Mecellem a relevé que durant les dix dernières années, à l'exception des exercices 2011 et 2012, le taux de croissance du secteur des assurances a évolué entre 14 et 15%. "Il a y eu des années où le taux avait atteint 22%", a-t-il souligné, "prévoyant une progression permanente les 10 années à venir". Le CEO d'Axa Algérie reconnaît que la branche automobile continue de dominer le marché. "En principe, ces dernières années, on aurait dû assister à une baisse de la part du marché de l'automobile par rapport aux autres branches. La vente d'autres produits augmente. Il se trouve que l'augmentation des ventes de voitures — 430 000 nouveaux véhicules ont été commercialisés l'année dernière — a fait que l'assurance automobile a continué à prendre des parts de marché", a-t-il expliqué. M. Mecellem pense que dans les années à venir, les autres produits vont se développer, entre autres la multirisques habitation. "Mais le vrai sujet de la place est de développer le marché des petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE), faiblement assurées", a-t-il indiqué. M. Mecellem affirme que le portefeuille du groupe Axa est équilibré, un tiers constitué de l'automobile, un tiers composé des assurances dommage et un tiers représente les assurances vie. "Dans le business plan de départ, Axa espérait obtenir cet équilibre au bout de 7 à 8 années d'exercice. Mais la compagnie a pu le réaliser dès les premières années", souligne avec satisfaction M. Mecellem, ajoutant que "la compagnie fait tout pour ne pas avoir une prédominance de l'automobile". Ce n'est pas la seule performance de l'entreprise. Le chiffre d'affaires a également évolué rapidement. Il est passé de 634 millions de dinars la première année à 2 milliards de dinars la deuxième année. Pour cette année, Axa Algérie espère finir entre 3,5 et 4 milliards de dinars. "Nous avons progressé plus vite que certaines compagnies privées algériennes à leur lancement. Nos résultats en deux années d'exploitation ont été réalisés par des assureurs privés au bout de 6 à 7 ans", a-t-il indiqué. M. Mecellem annonce le lancement d'autres produits l'année prochaine, sans donner de précisions sur le type de produits. "On continuera à innover de différentes manières, en rajoutant des garanties sur des offres déjà existantes. On va innover en matière de qualité de service, notamment en offrant des solutions qui tournent autour de la digitalisation", s'est contenté de dire le CEO d'Axa Algérie, ajoutant qu'en Algérie, "il y a beaucoup à faire en matière de qualité de service". Le réseau d'Axa Algérie est composé de 54 agences. La compagnie prévoit d'atteindre 72 agences dans quelques mois.