Lors d'une rencontre régionale avec les cadres de son parti, tenue hier dans la wilaya de Sétif, le président du MSP, Abderrezak Makri, a violemment critiqué l'initiative du FFS relative à l'organisation de la Conférence de consensus national, tout en ménageant Hocine Aït Ahmed comme opposant de longue date et personnalité nationale. L'hôte de Sétif a affiché son refus catégorique quant à l'utilisation du nom de Dda L'hocine qui ne peut être que souillé avec une telle initiative au nom du consensus national. Makri, qui a qualifié cette initiative de "manœuvre du pouvoir", a appelé les militants du FFS à être vigilants car, selon lui, le pouvoir veut les utiliser, encore une fois, pour gagner du temps afin de justifier les échecs de sa politique. Par ailleurs, le président du MSP a défendu les positions de sa formation quant à l'initiative de l'ancien parti de l'opposition. "Nous avons dit au FFS que ce qui a été proposé est identique à ce qui a été proposé dans l'initiative du consensus national. Le problème n'est pas de convaincre l'opposition, mais le pouvoir", dira l'orateur. Et de renchérir : "Venez avec nous dans l'opposition et vous serez les bienvenus. Vous serez dans les premiers rangs pour faire, d'une manière pacifique, pression sur le pouvoir, dans l'intérêt de l'Algérie uniquement." Le successeur d'Abou Djerra Soltani s'est également interrogé sur l'attitude de la direction du FFS qui, selon lui, était l'une des directions du parti les plus sollicitées pour adhérer au dialogue ; cependant, elle a refusé. Dans un autre volet, Abderrezak Makri se défend d'avoir pris attache avec le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. "Nous n'avons jamais essayé de contacter Saâdani, ni un autre dirigeant du FLN. Ce sont eux qui ont demandé à nous rencontrer, mais j'ai demandé de consulter le bureau national du mouvement, chose qu'il a catégoriquement refusée. Nous n'avons ni demandé ni annulé la rencontre dont ils parlent", a-t-il expliqué devant les cadres et élus du MSP. À cet effet, ces derniers ont été instruits à accomplir leur mission d'élus du peuple et de ne jamais se soumettre aux responsables administratifs, à savoir le wali et le chef de daïra qui veulent, selon lui, faire des élus des fonctionnaires sous leurs responsabilités. Enfin, l'orateur a affiché son inquiétude quant à la politique qui s'appuie sur la rente pétrolière pour régler les salaires de 70% des travailleurs. "Cette politique de rente ne peut que porter préjudice et déstabiliser le pays comme il a été le cas dans plusieurs pays voisins", dira-t-il. F. S.