Le parti dirigé par Abderrezak Makri a estimé que "l'offre du FFS n'a rien apporté de nouveau par rapport à ce qu'a proposé l'opposition au sein de la CNLTD et de l'Instance de concertation et de suivi". Les dirigeants du Front des forces socialistes (FFS) multiplient, depuis mardi 21 octobre, les rencontres avec les dirigeants de partis et les personnalités politiques pour les convaincre de prendre part à une "Conférence nationale du consensus" dont la date de la tenue n'est pas encore fixée. Après le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), mardi 21 octobre, et Ali Benflis, le lendemain, c'était au tour du Mouvement pour la société de la paix (MSP) et de l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, de recevoir, ce jeudi, une délégation du parti de Mohammed Nebbou, conduite par l'ancien ministre du Commerce et actuellement président de l'Instance présidentielle du FFS, Mohand-Amokrane Cherifi. "Le FFS a rencontré ce jeudi l'ex-chef de gouvernement Hamrouche chez- lui, à Alger, en compagnie de Mohamed Gherib, ex-ministre du Travail dans le gouvernement des réformes, et le professeur Farid Chaoui. La délégation du FFS, composée de Mohand-Amokrane Cherifi et d'Aziz Baloul, membres de l'Instance présidentielle, et Mohamed Nebbou, 1er secrétaire du parti", a rapporté Libre Algérie, un site proche du FFS. "Lors de cette rencontre, le FFS a présenté sa démarche de sortie de crise qui passe par la reconstruction du consensus national. Les deux parties ont eu également à débattre de la crise que traverse le pays, ainsi que de la situation sur les plans régional et international. Les deux parties ont convenu de rester en contact pour ‘approfondir les échanges'", a-t-il ajouté. Rien d'autre n'a filtré sur le contenu des discussions échangées par les deux parties sur la réponse de M. Hamrouche quant à sa présence ou non à la "Conférence nationale du consensus" projetée, lui qui a pris part à la conférence de Zéralda, organisée le 10 juin dernier par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Pour ce qui est de l'entrevue avec les dirigeants du Mouvement pour la société de la paix (MSP), on peut dire qu'elle est loin d'être fructueuse. Le MSP a opposé un refus poli d'adhérer à l'initiative du FFS auquel il conseille de se rapprocher plutôt du régime pour le convaincre de s'asseoir autour d'une table. Dans un communiqué rendu public jeudi, le parti dirigé par Abderrezak Makri a estimé que "l'offre du FFS n'a rien apporté de nouveau par rapport à ce qu'a proposé l'opposition au sein de la CNLTD et de l'Instance de concertation et de suivi". Mieux, la direction du MSP a refusé de lâcher ses partenaires en se déclarant "attachée à l'union de l'opposition et à la poursuite de son combat, dans le cadre de ses instances créées de façon collective et consensuelle". "Le problème n'est pas du côté de l'opposition (...) et les efforts des camarades du FFS doivent être orientés du côté du régime qui refuse le vrai consensus", assène encore le MSP. La délégation du FFS a essuyé, mercredi 22 octobre, le même refus poli de la part de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, qui a fait une analyse qui ne recoupe pas celle du FFS, en expliquant la présente impasse du pays par la "vacance" du poste de Président, mais aussi par "l'illégitimité" du pouvoir de Bouteflika. Pour le moment, seuls le FLN et le RND ont montré quelques sympathies pour l'initiative du FFS. Et encore, Amar Saâdani a conditionné sa participation par la non-remise en cause de la "légitimité" du chef de l'Etat. En décodé : le FFS doit faire l'impasse sur la revendication d'une période de transition, portée par une grande partie de l'opposition. Reste à savoir si le parti fondé par Hocine Aït Ahmed cédera au "caprice" du patron du FLN au risque de se mettre à dos les adversaires de Bouteflika qui, déjà, ne semblent pas très emballés par sa démarche. A. C.