Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, revient à la charge. Après avoir annoncé que son parti allait lancer une nouvelle phase de consultation avec le pouvoir et l'opposition, il appelle à ouvrir sérieusement les portes du dialogue pour trouver les solutions idoines aux problèmes du pays. Lors des travaux d'une rencontre des structures du MSP au complexe touristique de Sidi Abderrahmane dans la Daïra de Ténès (70 km de Chlef), M.Makri a souligné «la nécessité pour tout un chacun d'assumer la responsabilité quant aux problèmes que connaît le pays aux plans économique et sécuritaire». Ce nouvel appel du MSP risque de ne pas trouver d'oreilles attentives. Il a déjà lancé des consultations en solo mais sans pouvoir toucher les partis au pouvoir qui ont rejeté son offre de dialogue. Il a ensuite, dans le cadre de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd) pris part à toutes les consultations qui ont abouti à la grande conférence de Zéralda, le 10 juin 2014. Mais là aussi, les partis au pouvoir n'ont accordé aucun intérêt à l'initiative si ce n'est de la critiquer et la dénoncer. Le MPS a refusé, de son côté, de prendre part aux consultations lancées par le pouvoir autour de la révision de la Constitution. Il a adopté, toujours dans le cadre de la Cnltd, la même position vis-à-vis du projet du FFS consistant en l'organisation d'une conférence de consensus national. Déjà que la décision de lancement de nouvelles consultations a surpris beaucoup d'observateurs et d'acteurs politiques, à commencer par la coordination dans laquelle le parti est structuré. Certains soupçonnent le MSP de vouloir revenir au giron du gouvernement avant que le président du parti n'explique la démarche, soutenant qu'elle s'inscrit dans l'esprit de la plate-forme de Zéralda. Abderrezak Makri a expliqué également qu'il est en concurrence avec le FFS qui a réussi à faire gagner à sa cause plusieurs partis périphériques au pouvoir. Le FLN était le premier parti à annoncer sa participation à la conférence de consensus avant de revenir sur sa décision en posant des conditions que le FFS ne pourra satisfaire. Mais les propos du président du MSP ont été démentis, hier, dans un quotidien national, par Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, qui a indiqué que la Cnltd n'est pas en concurrence avec le FFS. Il a soutenu que le FFS est utilisé par le pouvoir pour casser l'opposition sans succès. En tout état de cause, les conditions ne sont pas réunies pour l'ouverture d'un dialogue sérieux entre l'opposition et le pouvoir tant que ce dernier fait toujours preuve d'un entêtement et d'une volonté d'imposer ses choix.