Le jardin public 5 Juillet connu sous le nom de Jnene el beylek, et datant des années 1800, est- il condamné à mourir ? C'est du moins ce que craignent les habitants de la ville de Biskra. En effet, aujourd'hui, l'entreprise Menani qui l'a pris en charge depuis 2007, a annoncé son retrait de toute gestion de cet espace vert. Les charges assumées par cette entreprise qui, selon son directeur Menani Adlane "se chiffrent à 8 milliards de centimes" ne peuvent plus être reconduites. Notre interlocuteur rappelle qu'"il a pris le jardin public en charge par fierté et par amour pour sa ville". Et d'ajouter : "Je n'ai aucun document officiel me liant à une quelconque institution officielle locale, je n' ai rien demandé en contrepartie, tout a été fait à mon compte, du gardiennage à la formation des personnels de jardinage et d'entretien, en passant par les travaux de réhabilitation des réseaux d'irrigation et l'agencement de ses allées". Etalant sous les yeux de la presse des correspondances adressées à l'APC pour collaborer avec son entreprise ou prendre en charge les salaires des employés du jardin , le directeur de l'entreprise et député de Biskra s'est dit déçu de "n'avoir reçu aucune réponse". Le jardin avait pourtant retrouvé sa vocation de véritable havre de paix grâce à la vigilance des gardiens qui ont dissuadé les marginaux, les alcooliques et autres acteurs de maux sociaux à ne plus fréquenter cet espace vert, devenu un lieu d'activités scolaires complémentaire pour les enfants de la ville, de farniente pour les familles biskries qui n' hésitent pas à "s'oublier" pendant des heures tant la quiétude était devenue une particularité de ce jardin. Cependant, depuis la levée du gardiennage, le 31 octobre, ce lieu a renoué avec les saletés, restes alimentaires, bouteilles en plastique clairsemées sur tous les espaces, odeurs infectes, sans oublier les agressions nocturnes. Les autorités locales ainsi que l'association de la promotion de la ville, voire l'ensemble du régime associatif se doivent d'unir leurs efforts et sauver cet espace vert, au cadre exceptionnel, unique en son genre, de part sa situation, en plein centre-ville, et la valeur des espèces rares de plants datant de l'ère ottomane, selon certaines sources. H. L.