Plusieurs dizaines d'habitants de la commune de Tamanrasset se sont rassemblés, hier, devant le siège de la wilaya, afin de crier leur colère contre les mesures coercitives prises dernièrement par les services relevant du groupement de la gendarmerie de la wilaya. Cette action intervient après l'arrestation "à tort" de 9 personnes au barrage dressé, jeudi, au lieudit Amsel, à 30 km au sud de la ville, alors qu'elles se dirigeaient vers la localité frontalière d'In Guezzam. Les mis en cause, inculpés de contrebande, étaient à bord de 4 véhicules de tourisme chargés d'une quantité de 180 litres d'essence, dont 3 bidons de 30 litres et 2 autres de 60 litres. Des amendes conséquentes ont été infligées à leur encontre, ainsi que la saisie de leurs véhicules. "C'est une aberration et une exaction à n'y rien comprendre. Nous ne sommes pas des contrebandiers", s'indignent les protestataires. Et de poursuivre : "L'approvisionnement en carburant par jerrican pour partir à In Guezzam, soit pour un parcours de 800 km en aller-retour, est impératif. Il y existe 4 stations d'essence, 3 privées et une étatique, qui affichent souvent une panne. Dites-moi comment faire dans ce cas-là ? Le comble dans cette situation est que la région est approvisionnée régulièrement en carburant qui serait acheminé vers le Niger à des prix exorbitants. Cela se passe au vu et au su de tout le monde. Pourquoi est-ce toujours le simple citoyen qui en fait les frais ? D'habitude, nous sommes autorisés à transporter jusqu'à 180 litres par véhicule pour remédier à ce problème. Aujourd'hui, on nous accuse de contrebande juste pour quelques litres d'essence. C'est injuste et inacceptable !" En signe de solidarité avec leurs collègues qui doivent comparaître devant le juge dans un mois, les mécontents menacent de hausser le ton si leur revendication n'est pas prise en charge et si les autorités compétentes observent l'omerta quant à la disculpation des personnes présentées devant le procureur de la République près le tribunal de Tamanrasset "sans raison fondée et pour un crime qu'ils n'ont pas commis". À l'heure où nous mettons sous presse, une délégation de manifestants attend toujours dans la salle de réception du wali pour débattre de ce problème. Contactée par nos soins, une source sécuritaire explique, pour sa part, que cette mesure a été prise suite à l'arrestation de plusieurs contrebandiers transportant de petites quantités de carburant vers des dépôts spécialement aménagés dans le désert, avant de les acheminer hors de nos frontières dans des fûts de 200 litres. R K