L'inoubliable mois de novembre de Lionel Messi peut-il tout changer ? L'Argentin, nouveau buteur record en Ligue des champions comme en Liga, a donné un dernier coup de reins en vue du Ballon d'or 2014, ce qui rend son duel avec Cristiano Ronaldo plus indécis. En l'espace de seulement 3 semaines, Messi est entré dans la légende en Europe et en Espagne. Début novembre, l'attaquant vedette du FC Barcelone a égalé Raul, ex-star du Real Madrid, au sommet du classement des meilleurs buteurs de C1, avec 71 buts. Et samedi, le quadruple Ballon d'or (27 ans) a inscrit un triplé contre Séville (5-1), égalant puis dépassant le record du mythique Telmo Zarra (251 buts) en championnat d'Espagne, avec 253 buts. Pour parfaire ce "grand chelem", Messi doit faire sauter un dernier verrou : dépasser pour de bon Raul, ce qu'il peut faire, mardi soir, sur la pelouse de l'Apoel Nicosie (19h45 GMT). Toutefois, méfiance pour l'Argentin, car Ronaldo (70 buts) pourrait tenter de le rattraper mercredi à Bâle. Et tout est compliqué. Car malgré ces records, Messi n'a remporté aucun titre majeur en 2014, contrairement à Ronaldo, vainqueur de la C1 et de la Coupe du Roi, ou à d'autres prétendants comme le gardien Manuel Neuer, sacré champion du monde avec l'Allemagne. Messi, finaliste au Brésil avec la sélection argentine (défaite 1-0 a.p.), sait qu'un sacre mondial aurait tout changé : "Si j'avais mis un but en finale, on aurait dit que mon Mondial était spectaculaire", a-t-il confié la semaine dernière au quotidien argentin Olé. Certes, les trophées ne font pas tout : le Français Franck Ribéry, bardé de titres, est reparti bredouille l'an dernier, devancé par Ronaldo. Pour cette année, le scrutin est clos depuis vendredi, et Messi a donc dépassé Zarra un jour trop tard. Et si la dynamique de l'Argentin a été plutôt bonne dans l'emballage final, que dire de celle du Portugais, auteur de 20 buts en 12 journées de Liga cette saison ? La bataille de la communication "Cristiano, Balon de Oro : au Real Madrid, le stade Bernabeu ne rate pas une occasion d'entonner ce chant. Mais côté barcelonais, Messi a dit pour sa part avoir été "critiqué" ces derniers mois. "Quand tu perds deux matches d'affilée, les critiques sortent de tous les côtés", a déploré l'Argentin dans les colonnes d'Olé, comme s'il regrettait que le Barça ne le défende plus. Au point qu'il a instillé le doute sur son avenir en répétant vouloir rester à Barcelone, mais en ajoutant que "parfois, tout ne se passe pas comme on veut". Porté en triomphe samedi au Camp Nou, salué par un titre "Messi, Balon de Oro", lundi en une du quotidien Mundo Deportivo, Messi a pu constater que sa cote d'amour était intacte en Catalogne. Mais au niveau planétaire, la communication du Real Madrid semble mieux rodée que celle de Barcelone. Comme par exemple cette petite phrase de Carlo Ancelotti : l'entraîneur madrilène a estimé que le milieu du Bayern Munich, Xabi Alonso, qui milite pour Neuer ou un autre Allemand, était l'un des rares à penser que Cristiano n'allait pas gagner le Ballon d'Or. Un bluff payant avant le verdict en janvier ?