La réunion s'est tenue dans un climat houleux dès son ouverture par le wali pour brosser la situation du développement de la wilaya et l'origine des mouvements sociaux. Une commission interministérielle, composée du directeur des collectivités locales et de celui des finances du développement local au ministère de l'Intérieur et du directeur au niveau du ministère de l'Energie et des Mines, a été dépêchée, mercredi dernier, à Alger, pour tenter de comprendre les origines des fermetures des routes récurrentes dans la wilaya de Béjaïa. Ainsi, une réunion a été tenue à la salle des congrès de la wilaya entre elle et le wali, les membres de l'exécutif de wilaya, les maires, les élus APW, les parlementaires de la région et la société civile pour "trouver des solutions" aux problèmes, notamment celui du gaz naturel, que la population réclame par le biais des actions de rue. Cette réunion s'est déroulée après celle du mercredi dernier, tenue au ministère de l'Intérieur entre le wali et les maires de la daïra de Chemini et le SG du ministère de l'Intérieur, pour être entendus sur ces mouvements de contestation sociale. La réunion s'est tenue dans un climat houleux dès son ouverture par le wali pour brosser le tableau de la situation du développement de la wilaya et l'origine de ces mouvements sociaux, notamment le raccordement au gaz naturel qui fait vibrer les communes de la daïra de Chemini. Premier accroc : il a été coupé dans son intervention par le chef du groupe parlementaire du FFS, Chaffaa Bouaïche. "Nous sommes venus écouter la délégation", lui lance le député du FFS. Dans son intervention, le wali souligne en substance qu'en matière de gaz naturel, la wilaya enregistre, certes, un certain retard, mais il y a des avancées malgré les contraintes d'opposition aux réseaux de transport, avant de préciser que la commission interministérielle est venue écouter les uns et les autres, afin de trouver des solutions. "Ce n'est pas une commission d'enquête", lâche-t-il. Allusion faite au FFS qui, dans sa déclaration du 17 novembre dernier, demande au ministre de l'Intérieur de diligenter "une commission d'enquête sur la gestion douteuse du wali". Passant la parole au président de l'APW, M. Bettache, ce dernier soutient que la wilaya "subit un ostracisme visant à la marginaliser pour des considérations dont on ignore la motivation. Ce qui rend les revendications des citoyens légitimes". Pour l'intervenant, les récurrentes coupures de routes et autres manifestations trouvent "leur origine essentiellement dans le refus de doter la wilaya de Béjaïa d'un plan d'urgence que nous n'avons cessé de revendiquer depuis une décennie". Le sentiment d'abandon ressenti par la population, la gestion populiste et démagogique de ses revendications, l'exclusion des élus dans les prises de décision, l'absence d'écoute, d'anticipation et de canaux de communication sont, pour le P/APW, les facteurs qui ont aggravé cette situation et encouragé des apprentis sorciers de tout bord pour d'éventuelles manipulations. Succédant au directeur de la Société de distribution de l'énergie (SDE/Sonelgaz) de la wilaya de Béjaïa, qui a fait un état des lieux en ce qui concerne le raccordement au gaz naturel des communes de la région en soulignant les contraintes majeures d'opposition, le représentant du ministère de l'Energie et des Mines abonde dans le même sens en soulignant qu'on ne peut pas raccorder toutes les localités en même temps pour des raisons techniques. Le financement de ces projets, explique-t-il, est subordonné préalablement aux études techniques. Néanmoins, il a pris l'engagement de régler tous les besoins en gaz naturel de la région par la suppression de ce préalable, tout en invitant les maires à l'aider à la levée des oppositions qui sont un véritable frein dans la réalisation desdits projets. De leur côté, les directeurs au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ont tenu à rassurer que l'année 2015 est celle du développement local. Par conséquent, soutiennent-ils, la wilaya de Béjaïa bénéficiera d'un développement qui répondra aux besoins sociaux de sa population. À cet effet, ils annoncent qu'un fonds spécial sera destiné aux communes à partir de 2015 qui sera géré par les élus en compensation du FCCL enlevé aux APC et dont la gestion sera confiée à l'administration de wilaya. À signaler qu'un incident est survenu au cours des débats houleux qui ont marqué cette rencontre. Il s'agit des propos très "durs" tenus à l'égard du wali par le député Bouaïche. Pour cette réunion, les avis des participants ont tendance à dire que "c'est la montagne qui a accouché d'une souris". L. B.