Le gaz de ville, le point crucial de l'ordre du jour de la réunion à la wilaya La situation s'est enflammée hier au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. À l'intérieur comme à l'extérieur, la tension était de mise. Pendant que la commission interministérielle se réunissait avec l'exécutif de la wilaya et les élus locaux sur fond d'échanges acerbes, dehors les citoyens de Chemini manifestaient. Mais le gaz de ville était le point crucial. Autant il était le point essentiel de l'ordre du jour de la réunion à la wilaya, autant il était la motivation de la manifestation au goût du jour. La wilaya de Béjaïa fête le trentième anniversaire de sa création dans une conjoncture particulièrement enflammée. La recrudescence des manifestations de rue, devenue la ritournelle de l'année et la réunion de travail jamais connue depuis sa création, sont là pour témoigner de la volonté de changer l'ordre des choses mais aussi de la situation inquiétante qui prévaut. Deux faits qui ont singularisé la journée d'hier dans cette région à la recherche d'un bien-être, pas facile à trouver. Que l'on juge! La réunion, qui regroupait hier l'exécutif de wilaya ainsi que l'ensemble des élus locaux avec une commission interministérielle dépêchée d'Alger a été plus chaude que la manifestation organisée devant le siège de la wilaya par la coordination des comités de villages de la daïra de Chemini. Si à l'extérieur, la marche des Ath Waghlis et Ath Mansour (Akfadou, Chemini, Souk Oufella et Tibane), ponctuée par un rassemblement devant la wilaya, s'est déroulée dans le calme, ce n'est pas le cas à l'intérieur de la salle des congrès. La tension allait crescendo. Le gaz de ville suscite des incompréhensions. Et les débats prenaient l'allure de règlements de comptes entre notamment, un député du FFS et le chef de l'exécutif. Le SG du ministère de l'Intérieur, le directeur central du ministère de l'Energie, le wali, des directeurs de l'exécutif de wilaya, des élus locaux et des dizaines de représentants de villages et quartiers ont pris part à cette réunion. Le programme de raccordement des foyers en gaz de ville dans la wilaya de Béjaïa et les problèmes de sa concrétisation ont été au menu de cette rencontre qui fait suite à celle de jeudi dernier, tenue au siège du ministère de l'Intérieur. Bien que le problème de financement du programme dans sa globalité ne se pose aucunement dans la mesure où un compte d'affectation spécial, intitulé «Fonds national de soutien à l'investissement», pour l'électrification et la distribution publique du gaz ait été créé en vertu des dispositions du décret exécutif n°11-252, le programme de la wilaya est retardé par les nombreuses oppositions enregistrées continuellement sur le terrain, alors que les populations n'arrêtaient pas de le revendiquer. C'est cette situation paradoxale qui a été mise sur la table des discussions. Des discussions qui ont vite pris feu lorsque le député Bouaich Chaffaâ, du FFS, et le wali sont entrés dans un violent échange verbal à la limite de l'incorrection. Le député du FFS accusait le wali de «corrompu», lui signifiant que «ces jours sont comptés à la tête de la wilaya». La réponse du wali, tout aussi virulente, poussera le député jusqu'à se diriger vers le chef de l'exécutif dans un élan agressif. N'eut été l'intervention des présents à la réunion et les services de sécurité, les deux protagonistes en seraient arrivés aux mains. Le gaz de ville aura été l'objet qui a enflammé cette importante réunion programmée par une commission interministérielle. Conviés à cerner davantage ces besoins de sorte à disposer d'un portefeuille exhaustif au niveau de la wilaya, les élus locaux, notamment les quatre élus de la daïra de Chemini ont estimé que «même si leur région n'est pas représentée au Parlement, cela ne donne droit à personne de les écarter du programme de développement», soulignait le maire de Souk Oufella fraichement installé. Ils accuseront le maire de la commune de Tinebdar de «manipuler leur population», lui qui «a obtenu le raccord de sa commune en gaz de ville en hors quota officiel», au même titre, d'ailleurs, que «la municipalité de Timezrith», commune originaire du député du FFS qui a enflammé ce rendez-vous. Si l'ensemble des participants ont convenu sur la nécessité de traiter les procédures d'expropriations et d'indemnisations avec célérité par les différents services de l'administration et les présidents des APC. La concrétisation de ce programme, son achèvement ainsi que sa mise en exploitation dans les meilleures conditions, exigent impérativement la levée de toutes les contraintes liées aux oppositions rencontrées jusque-là. Les élus sont invités à s'investir davantage pour la levée des oppositions qui entravent la bonne marche de ce programme il en est de même pour le fléau des coupures de routes.