Résumé : Krimo et Ihssane vont présenter leurs condoléances. C'est l'occasion pour eux de faire connaissance avec Kader et Samira. Ces derniers regrettent d'avoir baissé la garde. Ils parlent de Karim et des durs moments qu'il avait traversés. Samira est persuadée d'avoir déjà vu Ihssane. Elle s'était mise à ranger les affaires du défunt dans des cartons. De l'un d'eux, elle sort un vieil album de photos. Elle trouve la photo de Lynda qui confirme leur forte ressemblance. Ihssane lui dit qu'il s'agit de sa mère... -Ils s'aimaient, mais bien avant qu'il n'ait cet accident, ils ont été séparés ! Incha Allah, il trouvera le repos ! Je veux y croire car il a terriblement souffert de son infirmité et de son amnésie ! -On l'espère tous ! Ihssane glisse la photo dans son sac avant qu'elles ne retournent au salon. Krimo s'est levé pour prendre congé. -On est de tout cœur avec vous, leur dit-il. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi ! -C'est très gentil ! -Dans quel cimetière l'avez-vous enterré ? On voudrait se recueillir sur sa tombe... Kader le renseigne. Il les raccompagne dehors. Krimo et Ihssane rentrent à la maison. Ils ne parlent pas beaucoup. Krimo est soulagé. Ihssane pleure doucement. Elle lui paraît plus calme. -Tu comptes en parler à Lynda ? -Oui, mais je crains sa réaction. Elle est cardiaque. J'ai peur qu'elle ne se sente mal. En l'espace de quelques semaines, elle a fait deux crises ! J'hésite... Sincèrement, je ne sais pas quoi faire ! -Elle finira par l'apprendre ! Choisis un moment où tu peux rester avec elle ! A sa façon, la vie ne l'a pas gâtée, murmure Krimo. Ce retour à la source n'est pas fortuit ! Sans avoir à dévoiler ce qu'il en est réellement, tu peux être présente pour elle et Zina ! -Khali, j'ai dit à Ryan que j'ai été adoptée ! Je lui laisse le temps de réfléchir ! Je pense que tôt ou tard il l'aurait découvert ! -S'il tient vraiment à toi, il ne rompra pas pour ça, sauf s'il est bête... Sache que tu as une famille ! Quoi qu'il advienne, je serai là ! Tu peux compter sur moi ! Une fois arrivés devant la maison, Ihssane trouve la voiture de son beau-père Mustapha. -Maman Zina est venue, s'écrie-t-elle. Elle lui tombe dans les bras quand elle lui ouvre. Zina l'emmène jusqu'au salon où elles prennent place sur le canapé. Zina la garde dans ses bras, lui essuie ses larmes. -J'ai mal en te voyant ainsi ! Prie pour qu'il repose en paix ! Tu ne l'as pas connu et tu le pleures, comme si tu avais passé toute ta vie à ses côtés ! -Maman Zina, c'était quelqu'un de bien ! S'il n'avait pas eu cet accident, ils ne se seraient pas séparés ! Je n'ai pas eu la chance de le connaître mais j'étais bouleversée par ses malheurs ! Je comprends qu'il ait eu envie d'en finir ! Ce que Zina n'ose pas lui dire, c'est que ces malheurs ont fait son bonheur. Elle ne peut pas imaginer sa vie sans sa fille. Depuis sa naissance, Ihssane a vécu heureuse. Mais depuis des mois, Zina la voit perdue, complètement détachée de ses études, s'éloignant, sans le vouloir, de sa vraie famille. -Bois un peu d'eau, lui dit Guemra, lui donnant un verre. Ça te fera du bien... Mais Ihssane ne peut rien avaler. Zina la garde contre son cœur, pleurant avec elle. La voir aussi triste la rend malheureuse. Elle s'était jurée de la rendre heureuse, et au moment où tout devrait aller dans sa vie, son cœur est en morceaux. Elle voudrait pouvoir s'en prendre à quelqu'un mais c'est de sa faute. De leur faute. S'ils ne l'avaient pas encouragée à effectuer ses recherches, elle ne serait pas en train de pleurer un père qu'elle connaissait à peine. Zina pleure. Au fond d'elle-même, même si elles ne vivent plus sous le même toit, elle est terrifiée à l'idée que sa fille ne puisse plus la voir comme sa mère et mais juste comme la femme qui l'aura élevée. Elle ne veut pas la perdre. Même si Ihssane affirme le contraire, elle risque d'aimer sa mère biologique plus qu'elle. Elle lui caresse les cheveux, comme du temps où elle était petite. -Elle s'est assoupie, murmure-t-elle à ses parents. Apporte-moi une couverture ! Guemra en apporte une et elles la couvrent. Krimo leur apprend qu'ils iront se recueillir sur la tombe de Karim. -Oh non ! soupire Zina. Quand est-ce que ça s'arrêtera ? A cet instant, on entend un portable vibrer. Zina fouille dans le sac de sa fille. Elle lève les yeux vers le plafond. Elle tend le portable à son frère. Elle n'a aucune envie de lui parler... (À suivre) A. K.