La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a donné de la voix, hier, lors d'un meeting populaire à la salle Sierra Maestra, à Alger, pour amplifier le cri de détresse des Palestiniens, plus particulièrement des Gazaouis pris en tenaille entre Israël et l'Egypte qui, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, a fermé le passage de Rafah. Louisa Hanoune, engagée solidairement avec le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, dans des actions de soutien à la cause palestinienne, a appelé, au cours de sa prise de parole, longue de plus d'une demi-heure, le gouvernement algérien à faire pression sur son homologue égyptien pour que ce dernier rouvre le passage de Rafah et desserre ainsi l'étau qui étouffe les 40 000 âmes qui vivent confinées dans la bande de Gaza. Une bande qui souffre encore des affres des bombardements israéliens. "Près de 6 000 Palestiniens ne peuvent pénétrer dans Gaza et 40 000 autres s'y trouvant ne peuvent en sortir", s'est écriée la patronne du Parti des travailleurs qui, visiblement submergée par trop d'émotion lors de cette célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple de Palestine, ne s'est pas empêchée d'enchaîner avec une diatribe à l'encontre des souverains arabes du "Machrek", accusés de trahison de la cause palestinienne. "Sans la traîtrise des souverains arabes du Machrek, Israël n'aurait pas pu faire main basse sur les terres palestiniennes", a-t-elle accusé. La secrétaire générale du Parti des travailleurs ne s'est pas gênée aussi pour dénoncer l'attitude de l'ONU qui, a-t-elle encore soutenu, sous la pression de l'administration américaine et de la Grande-Bretagne et la caution du président russe de l'époque, Staline, a décidé le morcellement de la Palestine. Si elle a plaidé le retour dans leurs terres des réfugiés palestiniens, Louisa Hanoune ne pense pas moins que la solution au problème palestinien devra être globale. Celle démocratique, a-t-elle dit, et laquelle suppose l'unité du peuple palestinien et l'édification d'un Etat souverain. Il faut signaler que c'est avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et non avec le Hamas que le PT tisse une relation de coopération affinée. Un membre du bureau politique du FPLP est intervenu, par téléphone et depuis Gaza, au meeting du PT. Une intervention qui pallie l'impossibilité pour une délégation du FPLP de quitter Gaza pour Alger où elle devait participer à des activités avec le PT. Emportée, certes, par un trop plein d'émotion à traduire une solidarité active avec la Palestine, Louisa Hanoune retrouvera néanmoins un moment de lucidité pour, à la fois, rappeler ses sacerdoces politiques, mais aussi renvoyer "l'amabilité" à ceux, dans la proximité du désormais patron du FCE, Ali Haddad, qui lui ont intimé de se taire. "On doit se défendre contre le mélange de l'argent et la politique, contre l'intrusion de l'argent sale. On doit se défendre contre la privatisation de l'Etat, contre la prédation étrangère sous le couvert de partenariats. On doit agir pour isoler les aventuriers de l'intérieur", a réagi Louisa Hanoune, laissant comprendre qu'elle reste loin d'obtempérer à la sommation ayant émané de l'entourage d'Ali Haddad. Le feuilleton promet des prolongements, en d'autres occasions. S A I