Une solidarité sans faille s'est exprimée avec les Palestiniens victimes de la répression israélienne. Jeudi, sur l'esplanade de la maison du peuple Abdelhak-Benhamouda, à Alger, les travailleurs, notamment ceux de Naftal, de GCB et de l'ONID, ont dénoncé le "crime contre l'humanité" qui se déroule à Gaza, et réclamé l'arrêt de l'effusion de sang. À quelques mètres de là, plusieurs fourgons de Police, dépêchés pour la circonstance, étaient stationnés pour veiller à la sécurité des lieux. Il était plus de 10h30 lorsque le cortège a pénétré le hall de la Centrale syndicale UGTA, puis emprunté les escaliers pour rejoindre la grande salle de conférence située au premier étage. À l'appel de l'UGTA et du PT, plusieurs dizaines de personnes, dont des travailleurs, des responsables syndicaux, des militants du PT, mais aussi du FLN, des responsables du RND, ainsi que des représentants du mouvement associatif, se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité avec la population de Gaza et des autres régions de la Palestine. La manifestation, transformée en meeting populaire, a également enregistré la participation du nouvel ambassadeur de Palestine en Algérie, Louaï Aïssa, ainsi qu'un représentant de l'Organisation syndicale africaine (OUSA), la présidente du CRA, Saïda Benhabilès, et le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune, ont dénoncé les exactions de "l'entité sioniste", en saluant la résistance "héroïque" du peuple palestinien. Ils ont, en outre, rappelé la nature du conflit israélo-palestinien, précisant que celui-ci "n'est ni religieux ni arabe, mais (qu') il porte sur la colonisation et l'occupation". Ils ont condamné, par ailleurs, "la complicité" des puissances occidentales, citant nommément les Etats-Unis et la France, de même que "la trahison" de bon nombre de régimes arabes. Foulard palestinien sur les épaules, le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a affirmé que son syndicat et les travailleurs "ne peuvent pas accepter ce qui se passe en Palestine", avant de lancer : "Nous sommes avec la Palestine dhalima aou madhlouma (soutien inconditionnel à la Palestine, ndlr)". Au cri d'Allah ouakbar (Dieu est grand), lancé par le patron de l'UGTA, la salle a répondu : "Djeïch, chaâb, maâk ya Ghaza, djeïch, chaâb, maâk ya falastine (armée, peuple, avec Gaza, armée, peuple, avec la Palestine)", avant de s'animer et de chanter d'une seule voix : "Falastine echouhada" (Palestine martyre)." Cette séquence sera d'ailleurs saisie par la SG du PT, Louisa Hanoune, qui dira à l'assistance : "Vous avez raison de dire : l'ANP et le peuple avec la Palestine." Elle a critiqué l'administration US et la Ligue arabe, avant d'appeler les "peuples frères", surtout d'Egypte et du Liban à "briser le blocus à Gaza" et à "encercler l'entité sioniste". Pour Louisa Hanoune, le meeting vient confirmer que "la position populaire et des travailleurs algériens rejoint la position officielle, toujours fidèle à nos traditions révolutionnaires". "Nous renouvelons le serment pour la poursuite de la solidarité jusqu'à la libération de la Palestine", a-t-elle affirmé, avant d'observer que "le peuple palestinien a le droit de résister et de se défendre", qu'il a "le droit à l'autodétermination". Dépôt d'une plainte du CRA auprès de l'ONU L'intervention de l'ambassadeur palestinien a fait la lumière sur les énormes dégâts matériels et humains causés par l'armée israélienne ayant ciblé essentiellement des civils, dont les enfants. "Il faut une réaction commune pour arrêter les massacres de l'occupant, pour imposer le respect des principes fondamentaux du droit international et du droit international humanitaire et pour que le sang des martyrs ne soit pas vain", a-t-il déclaré. Saïda Benhabylès a, pour sa part, axé sur l'impunité dont bénéficie Tel Aviv et "les violations de la charte de l'ONU et des textes onusiens", par ce pays. Elle s'est dit scandalisée par "le silence" des ONG humanitaires annonçant, plus loin, que son institution compte déposer "une plainte" auprès des Nations unies pour violations du droit international humanitaire par l'Etat juif. Près de deux heures plus tard, en guise de clôture du meeting, le patron de l'UGTA a annoncé que "les travailleuses et les travailleurs algériens ont décidé, en signe de solidarité avec le peuple palestinien, de faire don d'une journée de salaire". Dehors, des participants nous attendaient pour "réitérer (leur) soutien" à la résistance du peuple palestinien, mais aussi pour interpeller la communauté internationale et l'opinion publique internationale à "intervenir et à réagir rapidement pour faire cesser ce génocide". D'aucuns ont également déploré "le parti pris" du pouvoir qui "autorise seulement les organisations qui lui sont acquises à se rassembler ou à marcher pour la Palestine". Aussi, un appel a été lancé aux autorités pour laisser les associations "travailler de façon autonome" et exprimer publiquement leur solidarité à un peuple en lutte. H. A. Nom Adresse email