Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Abdelmalek Boudiaf, a procédé, hier à Oran, à l'installation officielle du nouveau Comité national de prévention et de lutte contre les IST/VIH/sida composé des acteurs-clés de la riposte nationale incluant 13 départements ministériels, 4 institutions de recherche, 8 représentants de la société civile et du secteur privé, ainsi que de 3 experts reconnus pour un mandat de 5 années. Cette perspective, qui entre dans le cadre de la promotion du Plan national stratégique (PNS) 2013-2015, vise à refléter les objectifs prioritaires pour cette année et les années suivantes qui englobent la transmission mère-enfant du VIH, la prévention au sein de la population en général et en particulier au sein des groupes les plus vulnérables et à comportement à risque. Le ministre a également insisté sur la nécessité de la mise en œuvre de la stratégie nationale d'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant à travers l'organisation, hier, à Oran, du 3e Séminaire régional Ouest qui regroupe des équipes pluridisciplinaire de 12 wilayas. Abdelmalek Boudiaf a réitéré l'engagement du gouvernement dans la mise en place du cadre de coordination multisectoriel par décret exécutif du Premier ministre et par la promulgation de l'arrêté portant désignation des membres du Comité national de prévention et de lutte contre les IST et le sida. Le ministre a aussi annoncé l'élaboration et la mise en œuvre du plan national stratégique contre le VIH/sida axé sur les résultats, tels que préconisés par l'Onusida : "Zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès dû au sida." Le ministre a, toutefois, mis en garde contre le faible niveau d'utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables et les phénomènes de migration transfrontalière, autant de facteurs de vulnérabilité à prendre en considération. Le maintien du recours à un financement conséquent avec plus de 95% du budget alloué sur le seul budget de l'Etat a été mis en évidence par le ministre, précisant que l'Algérie demeure un pays à épidémie peu active, avec une prévalence de 0,1%. Dans le monde, le rapport mondial 2014, établi par l'Onusida sur l'épidémie durant l'année 2013, fait état de 35 millions de personnes vivant avec le VIH, le nombre de décès lié au sida est estimé à 1,5 million, le nombre de nouvelles infections à VIH est de l'ordre de 2,1 millions (en baisse de 38%), le nombre de nouvelles infections à VIH parmi les enfants est évalué à 240 000 contre 580 000 en 2001, soit une baisse de 58%. En Algérie, le rapport du laboratoire de référence du VIH/sida de l'Institut Pasteur d'Algérie recense un total cumulé de 1 985 au 30 septembre 2014, de 1 541 cas de sida et de 7 389 cas de séropositifs. Organisée par le MSPRH, la direction générale de la prévention et de la promotion de la santé en coordination avec la DSP de la wilaya d'Oran et avec l'appui de l'Onusida, l'OMS et l'Unicef, cette rencontre nationale abordera l'expérience en matière de prévention contre la transmission du VIH de la mère à l'enfant et d'expliciter l'impact de ce projet initié par la direction locale de la santé d'Oran qui sera généralisé à travers le pays. Le plan porte également sur la sensibilisation des sages-femmes en leur donnant tous les éléments d'information relatifs aux maladies sexuellement transmissibles et au virus du sida. Dans ce registre, on saura que cette stratégie sera donc généralisée aux centres de santé et à tous les laboratoires des EPSP, de sorte que les sages-femmes soient également chargées d'éduquer les patientes sur les maladies sexuellement transmissibles et sur le sida. K. R-I.