Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé lundi à Oran que l'Algérie a accompli des progrès indéniables dans la prévention et la lutte contre le VIH/sida. «Grâce à la riposte nationale multisectorielle face à cette maladie ainsi qu'à sa stratégie de prévention et de lutte contre le VIH/ sida, notre pays a accompli des progrès indéniables», a estimé le ministre, dans une allocution, prononcée, à Oran, à l'occasion de la célébration à Oran de la Journée mondiale du sida. «Ces progrès sont reconnus par le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibey, que nous avons eu le plaisir d'accueillir récemment, lors de la tenue, à Alger, de la première réunion de femmes leaders de la région MENA qui s'est traduite par l'appel d'Alger à l'action», a-t-il soutenu. «L'Algérie s'est inscrite résolument dans le cadre des objectifs et engagements définis dans la Déclaration politique de l'ONU sur le VIH/sida», a affirmé Boudiaf, soulignant que l'élaboration d'une stratégie de prévention et de lutte contre cette maladie, en impliquant toutes les intervenants y compris la société civile, demeure une priorité du gouvernement. Pour le ministre, l'Algérie demeure un pays à épidémie peu active, avec une prévalence de l'ordre de 0,1%, «mais les comportements sexuels à risque, le faible niveau d'utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, le phénomène de migration transfrontalière sont autant de facteurs de vulnérabilité que nous avons pris en considération et qui imposent le maintien de notre vigilance», a-t-il ajouté. Face à ce défi, le ministre a souligné la détermination de «consolider les actions entreprises, à les poursuivre et à les renforcer», citant, entre autres, l'extension de la mise en œuvre de la stratégie nationale d'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. L'Algérie enregistre une moyenne variant entre 700 à 800 nouveaux cas de sida par an, avec un cumul de près de 8 930 personnes vivant avec cette maladie, dont 5 292 sous traitement, rappelle-t-on. Placée sous le slogan «pour une génération sans sida», la célébration de cette journée à Oran est marquée par la tenue du 3e séminaire régional sur la stratégie nationale d'élimination de la transmission du VIH/sida mère-enfant regroupant des équipes pluridisciplinaires de 12 wilayas de l'Ouest. Cristina Amaral : «L'Algérie est un pays exemplaire en matière de lutte contre le VIH/sida» La coordinatrice résidente des Nations unies en Algérie, Cristina Amaral, a estimé, hier à Oran, que l'Algérie est un pays exemplaire en matière de lutte et de prévention contre le VIH/sida, «avec son engagement gouvernemental en matière de prévention et de lutte contre le VIH/sida, l'Algérie est devenue un pays exemplaire au niveau dans la région de l'Afrique du Nord, voire à l'échelle continentale», a estimé la représentante onusienne, dans une allocution prononcée, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, ainsi que de représentants des agences onusiennes en Algérie. Elle a rappelé que «l'Algérie consacre un financement très conséquent au profit du programme national de lutte contre cette épidémie, soit à hauteur de 97% financés sur le budget de l'Etat». Elle a également salué les dispositions gouvernementales permettant à l'accès gratuit aux soins, aux traitements antirétroviraux et au dépistage «des acquis importants pour ce pays», a-t-elle estimé. Mme Cristina Amaral a, par ailleurs, souligné que la riposte coordonnée, impliquant tous les intervenants gouvernementaux et professionnels ainsi que la société civile, a donné de résultats remarquables en matière de lutte contre cette maladie transmissible. Elle a également relevé que l'état du sida en Algérie est stable et que la maladie pourrait régresser plus rapidement avec davantage de prévention. La même responsable a considéré que l'Algérie, engagée pleinement dans le programme (Onusida), visant atteindre à l'horizon 2030 «zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès dû au sida», dispose de capacités lui permettant d'atteindre ces objectifs. Le principal impact attendu est la baisse significative de nouvelles infections et surtout l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. «L'Algérie s'est bien lancée dans le processus», a souligné la représentante onusienne.