En annonçant le limogeage du ministre des Finances Yaïr Lapid, figure du centre-droit, et de la ministre de la Justice Tzipi Livni, qui incarne le centre-gauche, Benjamin Netanyahu n'avait d'autre choix que de recourir à des élections législatives anticipées, car étant dans l'incapacité de gouverner sans ces deux anciens alliés. En effet, un porte-parole de la Knesset (Parlement) a indiqué, hier, que des élections législatives israéliennes anticipées provoquées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu se tiendront le 17 mars. "À la suite de consultations entre les différents partis, il a été décidé d'organiser les élections le 17 mars", a affirmé le porte-parole Eran Sidis. Il a précisé que cette date allait figurer dans le projet de loi de dissolution du Parlement dont l'examen devait commencer hier. Benjamin Netanyahu avait appelé mardi soir à des élections anticipées en expliquant qu'il ne pouvait plus "diriger le pays" en raison des critiques des centristes de son gouvernement contre sa politique. De récents sondages semblent assurer à Benjamin Netanyahu, qui a déjà été trois fois Premier ministre, de se succéder à lui-même. Selon les derniers sondages, le Likoud, le parti de droite de Benjamin Netanyahu, est crédité de 22 à 24 sièges contre 18 (sur 120) actuellement. Pour former une majorité, le chef du Likoud a, d'ores et déjà, indiqué qu'il souhaitait renouer son alliance avec les partis ultra-orthodoxes, relégués dans l'opposition alors qu'il les considère comme des "alliés naturels du Likoud". Le Foyer juif du ministre de l'Economie, Naftali Bennett, un parti nationaliste religieux et fervent partisan de la colonisation, est présenté comme la formation qui devrait connaître la plus forte progression aux prochaines législatives en passant de 12 à 16-17 sièges. Israël Beiteinou, un parti nationaliste du ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, pourrait reculer légèrement avec 10-12 mandats contre 13. Moshé Kahlon, un ancien ministre du Likoud, a créé un parti centriste qui concurrence Yesh Atid sur le créneau de la défense de la classe moyenne. Il pourrait remporter entre 10 et 12 sièges au détriment du parti de M. Lapid. Yesh Atid, le parti de M. Lapid, ainsi que HaTnuha, la formation de Tzipi Livni, subissent, en revanche, une forte baisse en passant de 25 sièges actuellement à 14-15, selon les sondages. Cela étant, la législation israélienne prévoit que le Parlement peut continuer à voter des lois même après l'adoption d'une loi de dissolution. Mais le projet de loi controversé soutenu par Benjamin Netanyahu pour définir Israël comme "l'Etat nation du peuple juif" n'a pratiquement plus aucune chance d'être adopté avant les élections dans la mesure où les centristes du gouvernement y sont opposés. R. I./Agences