Quelque 5,6 millions d'Israéliens ont commencé à voter mardi pour renouveler leurs 120 députés lors d'élections législatives qui devraient reconduire le Premier ministre Benjamin Netanyahu avec une majorité très marquée à droite. Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (05H00 GMT) et fermeront à 22H00 (20H00 GMT), avec un dispositif de sécurité renforcé. Les premières estimations, établies à partir des sondages à la sortie des urnes, doivent être diffusées dès la clôture. Une des inconnues du scrutin est le taux de participation, estimé entre 65 et 70%. Le jour des élections est férié en Israël. D'après les derniers sondages publiés vendredi, la liste très droitière rassemblant le Likoud de M. Netanyahu et le parti Israël Beiteinou de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, est créditée de 32 à 35 sièges sur 120 dans la prochaine Knesset. Cette liste a vu émerger sur sa droite les nationalistes religieux du Foyer juif de Naftali Bennett, proche des colons et star de cette campagne (14 à 15 sièges). Au centre, le Parti travailliste (16 ou 17), Yesh Atid (10 à 13) et HaTnouha, le mouvement de l'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni (7 ou 8), ne sont pas parvenus à s'unir. En tant que leader de la liste la plus forte, "Bibi" Netanyahu est quasi assuré d'obtenir un troisième mandat, le deuxième consécutif. M. Netanyahu a voté tôt mardi matin en compagnie de son épouse, Sara, et de leurs deux fils à Rehavia, le quartier chic du centre de Jérusalem-Ouest où se trouve sa résidence officielle. Dans un autre bureau de vote du centre de Jérusalem, Joe Djemal, un médecin de 55 ans, s'est présenté dès l'ouverture pour voter "au centre": "Je n'attends pas beaucoup de changement, mais j'espère toujours une alternative", a-t-il déclaré, tout en estimant que l'"apathie" de l'électorat était le principal problème. Marchandages à venir Après une campagne plutôt terne pendant laquelle la victoire de "Bibi" a toujours semblé être jouée d'avance, le véritable enjeu reste la composition et la stabilité de la prochaine coalition, estiment des experts. "Ce qu'il reste à résoudre, c'est comment les 45 sièges du centre-gauche vont être répartis et lesquels de ces partis - Travaillistes, HaTnouha, Yesh Atid, Kadima - fera partie du prochain gouvernement", estime Yossi Verter, expert politique du quotidien Haaretz. "Si les sondages disent vrai, les difficultés de Netanyahu commenceront ce soir (...). Ses +partenaires naturels+, Shass et Foyer juif, ne vont pas se rendre rapidement. Ils vont marchander et demander des garanties", ajoute-t-il. "Le résultat de ce soir pourrait placer l'establishment politique israélien dans une situation inhabituelle", estime Nahum Barnea, éditorialiste du Yedioth Aharnot, dans la mesure où la liste du Premier ministre pourrait ne pas être majoritaire au sein de son bloc de droite/extrême droite. Les résultats définitifs des élections ne seront annoncés qu'en début de semaine prochaine. Le président Shimon Pérès entamera alors ses consultations pour déterminer qui a le plus de chance de former la nouvelle coalition. Sa décision n'est pas attendue avant la fin de la semaine prochaine. Lors des dernières élections en 2009, Kadima, alors dirigé par Mme Livni, avait obtenu plus de voix que le Likoud (28 contre 27) mais c'est M. Netanyahu, fort de ses alliances, qui avait été chargé de former le gouvernement.